Déforestation : Le Gabon va être récompensé pour ses efforts

Le Gabon va être le premier pays africain à être récompensé par des fonds internationaux pour poursuivre ses efforts contre la déforestation sur son territoire recouvert à près de 80 % par la forêt, a annoncé dimanche l’ONU.

Selon un communiqué de l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (Cafi), la Norvège va accorder au Gabon 136 millions d’euros dans le cadre d’un contrat de 10 ans signé avec Libreville pour «la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre due à la déforestation et à la dégradation, et pour l’absorption de dioxyde de carbone par ses forêts naturelles».

L’organisme lancé par l’ONU qui rassemble des pays d’Afrique centrale et des bailleurs de fonds occidentaux, qualifie cet accord «d’historique», car c’est la première fois «que les efforts d’un pays d’Afrique pour lutter contre la déforestation sont ainsi valorisés».

Le Gabon est situé en plein cœur de la forêt tropicale d’Afrique centrale, surnommée «le deuxième poumon de la terre» après l’Amazonie, qui couvre un territoire aussi vaste que l’Europe occidentale, selon la Cafi.

L’annonce de ce contrat intervient au moment où se tient lundi à New York le sommet Action climat.

Depuis plusieurs années, les autorités gabonaises ont développé une politique de conservation relativement poussée pour l’Afrique centrale. Il possède 13 parcs nationaux, qui couvrent 11 % de son territoire, et 20 aires marines protégées.

Le Gabon héberge près de 60 % des éléphants de forêt qui subsistent en Afrique. Selon la Cafi, il s’agit « d’un indicateur clé de la bonne gestion des ressources naturelles » d’un pays.

Représentant 60% du PIB (hors hydrocarbures), le secteur forestier est l’un des piliers historiques de l’économie du Gabon.

Début mars, le pays avait été secoué par la découverte d’un vaste trafic de kevazingo, un bois précieux très prisé en Asie et interdit d’exploitation au Gabon, impliquant plusieurs sociétés chinoises et des responsables politiques gabonais.

Au lendemain de ce scandale, le président Ali Bongo Ondimba avait procédé à un remaniement ministériel avec un changement du titulaire du ministère des Forêts.