Barrage du Nil: l’ONU exhorte l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan à «résoudre pacifiquement leur différends»

L’ONU a appelé lundi l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan «à travailler ensemble» pour résoudre leur différend sur la construction du méga barrage éthiopien la Renaissance sur le Nil bleu, source de vives tensions régionales et objet d’une réunion du Conseil de sécurité.

«Nous exhortons l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan à travailler ensemble afin d’intensifier les efforts pour résoudre pacifiquement les différends en cours», a déclaré le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, lors de son point-presse quotidien.

Le porte-parole a rappelé «l’importance de la Déclaration de principes de 2015 sur le barrage» qui souligne le besoin d’une coopération basée notamment sur la bonne foi, le droit international ou l’objectif de bénéfices mutuels.

Dimanche dernier, le Soudan avait mis en garde contre une escalade dans la dispute, après l’échec de négociations sur un accord sur le calendrier le volume de remplissage du réservoir et la mise en service du Grand barrage de la Renaissance (Gerd).

«Nous ne voulons pas d’escalade. Les négociations sont la seule solution», a déclaré à la presse à Khartoum, le ministre soudanais de l’Irrigation, Yasser Abbas.

Samedi, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a assuré que son pays restait favorable à une solution politique. «Lorsque nous avons eu recours au Conseil de sécurité… cela découlait de notre volonté d’emprunter la voie diplomatique et politique jusqu’à la fin».

Appelé à devenir la plus grande installation hydroélectrique d’Afrique, le Grand barrage de la Renaissance (Gerd) que l’Ethiopie construit sur le Nil Bleu qui rejoint au Soudan le Nil Blanc pour former le Nil qui arrose l’Egypte, est une source de fortes tensions entre Addis-Abeba et Le Caire depuis 2011.

L’Ethiopie veut commencer le remplissage du réservoir dès juillet, avec ou sans l’accord des deux autres pays. L’Egypte, qui considère ce projet comme une menace «existentielle», avait appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à intervenir, évoquant l’attitude «non positive» de l’Ethiopie et son «insistance à vouloir remplir le barrage de manière unilatérale».

Le Nil qui coule sur quelque 6.000 kilomètres, est une source d’approvisionnement en eau et en électricité essentielle pour une dizaine de pays d’Afrique de l’Est. L’Egypte tire 97% de ses besoins en eau de ce fleuve.