Sénégal/Justice: Karim Wade crée la polémique

Karim, fils de l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, poursuivi pour enrichissement illicite, refuse de se présenter à la barre de la Cour de répression de l’enrichissement illicite, un comportement que dénonce la partie civile.

Selon Me Yérim Thiam, Karim Wade, cherche plutôt à pousser à bout, la Cour, pour lui donner l’occasion de faire «son cinéma devant ses militants».

Cet avocat de la partie civile soupçonne Karim, poursuivi pour enrichissement illicite et détournement de fonds publics, de vouloir plutôt s’échapper après les graves révélations rapportées par des témoins. Il mentionne entre autres, des contrats qui seraient offerts à des sociétés qui reconnaissent avoir empoché le double des sommes normales et pour lesquels Wade-fils a une part de responsabilités.

L’ancien ministre a boycotté, mardi, la reprise de son procès suspendu lundi pour la même cause de son absence. Selon ses avocats, il n’était pas en état de comparaître devant les juges «suite aux brutalités dont il a été victime, et face à la violation continue de ses droits». Ses défenseurs soutiennent que leur client «refuse donc de participer à une parodie de justice et à un complot politico-judiciaire».

Dénonçant l’usage de la force appliquée pour extraire Karim de sa cellule à la cave du Palais de Justice de Dakar, les mêmes avocats préviennent «que tout prévenu devant une juridiction correctionnelle, a le droit de refuser de comparaître, et l’y contraindre par la force …procède d’un abus de pouvoir, d’un abus d’autorité et d’une illégalité flagrante».

Pourtant Me Thiam évoque le Code de procédure pénale, dans son article 395, qui octroie le droit d’obliger un détenu à comparaître, tout en précisant, toutefois, que Karim n’oppose aucune résistance lorsqu’il est extrait de sa cellule. Mais, étonnement, souligne-t-il, il refuse de quitter la cave du Palais de Justice pour se présenter devant les juges.

Karim Wade et ses codétenus, sont poursuivis pour enrichissement illicite portant sur un montant de 117 milliards de FCFA (environ 234 millions USD).