RDC: un policier condamné à perpétuité pour le meurtre d’un militant pro-démocratie

La justice congolaise a condamné lundi à la prison à perpétuité un policier pour le «meurtre» en mai d’un jeune militant pro-démocratie à Beni, dans l’est du pays. «Nous sommes satisfaits de ce verdict » qui condamne le policier à «la prison à perpétuité pour meurtre» de Marcus-Freddy Kambale, a déclaré Me Gina Ivowa, un des avocats des parties civiles.

Ce militant du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) a été tué par balle en mai lors de la répression d’une manifestation contre l’insécurité dans la ville de Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

Marcus-Freddy Kambale, 22 ans, a été atteint par «une balle tirée par un agent de la police» dans un stade de la ville de Beni où une vingtaine de militants s’était rassemblés pour une «manifestation pacifique», avait alors déclaré un militant de Lucha, Esaïe Liko. Le ministre congolais des Droits humains, André Lite Asebea, avait affirmé qu’ «une enquête est ouverte par l’auditorat militaire» sur cette affaire «afin de savoir ce qui se serait exactement passé».

L’État congolais, civilement responsable, est condamné lundi à payer 100.000 dollars de dommages-intérêts. «On n’est pas satisfait», a dit à la presse Me Mumbere Mbango Jean-Pie, l’avocat de la défense, estimant que celui qui avait tiré la balle mortelle «n’a pas été présenté devant le tribunal». Il a dit son intention «d’interjeter appel» de la décision.

Né le 1er mai 2012 à Goma capitale du Nord-Kivu, ce mouvement regroupe des jeunes «indignés» et se définit comme apolitique, non violent, mais se dit décidé à demander des comptes aux décideurs. Présente aujourd’hui dans plusieurs villes du pays, la Lucha organise régulièrement des manifestations pour faire entendre sa voix.

LUCHA a organisé le mardi 7 juillet une marche pacifique à Beni, dans la province du Nord-Kivu pour s’opposer à l’entérinement par l’Assemblée nationale de la nomination de Ronsard Malonda à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Selon le mouvement, la marche pacifique organisée a pour but «d’exiger en fait l’indépendance de la CENI en prélude des élections de 2023».