Centrafrique: Le puissant groupe armé UPC se retire de la coalition rebelle du CPC

Le plus puissant groupe armé de Centrafrique, l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), a décidé de se retirer de la coalition rebelle «coalition des patriotes pour le changement» (CPC), créée en décembre dernier avec l’objectif de renverser le régime du président Faustin Archange Touadéra.

«Le général d’armée Ali Darassa Mahamat et ses officiers s’engagent à se retirer de la coalition des patriotes pour le changement », indique lundi dans un communiqué, le chef de l’UPC, Ali Darassa.

Le groupe dit être sensible à la souffrance de la population et préfère réintégrer le processus de paix. «Depuis le début de la crise électorale, la population souffre amèrement de l’insécurité, de la situation sanitaire, de la famine et de non-assistance humanitaire», poursuit le texte, réitérant l’«engagement» de l’UPC dans  «le processus de l’accord de Khartoum».

Pour rappel, le gouvernement et 14 groupes armés avaient signé un accord de paix en février 2019 dans la capitale du Soudan, pour mettre un terme à la guerre qui fragilise le pays depuis près de huit ans. Mais l’UPC s’était retiré de cet accord en août 2020.

En raison des conflits dans le pays, une grande partie du territoire national est contrôlée par les groupes armés et échappe aux autorités de Bangui. L’UPC est principalement actif dans l’est du pays où elle a la main mise sur des gisements miniers.

La déclaration de Darassa intervient trois jours après l’annonce, le 2 avril, du décès de Sidiki Abass, de son vrai nom Bi Sidi Souleymane, chef du groupe «Retour, réclamation et réhabilitation» (3R), un des plus puissants groupes armés qui fait partie de la CPC, actif dans le nord-ouest du pays.

D’après certaines sources, les autorités de Bangui qui se disent disposées à engager un dialogue avec l’opposition démocratique, ne seraient pas prêtes, du moins pour l’instant, à  négocier avec les «mercenaires étrangers» qui sont membres des groupes armés. C’est le cas de Darassa qui est d’origine nigérienne.

Sur le terrain, des hommes des Forces armés centrafricaines (FACA), soutenus par les forces bilatérales russes et rwandaises, tentent de reconquérir les localités contrôlées par des groupes armés.