L’opposition guinéenne retire ses députés du Parlement

L’opposition guinéenne a confirmé son désaccord sur le calendrier électoral en retirant ses députés du Parlement et en boycottant l’autorité de la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

Le calendrier annoncé par la Céni le 10 mars prévoit la tenue des élections présidentielles le 11 octobre 2015 et des élections locales en fin mars 2016, pour des raisons légales et techniques. Un chronogramme inversé selon l’opposition qui a exigé que les locales se déroulent en premier lieu, mais sans obtenir gain de cause.

Ainsi, réunie en assemblée générale extraordinaire le 17 mars dernier, l’opposition a décidé de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, la participation de ses 49 députés aux travaux de l’Assemblée nationale et de ne plus reconnaître la Céni, selon les indications fournies par Cellou Dalein Diallo, le chef de file de l’opposition.

L’Union guinéenne pour la démocratie et le développement (UGDD) vient d’apporter son soutien à l’opposition et a appelé son député à l’Assemblée nationale, qui fait partie du groupe des non-inscrits, à boycotter également les travaux du Parlement.

Les trois grands leaders de l’opposition, notamment Cellou Dalein Diallo, Sydia Toure et Lansana Kouyate, ont prévu se rencontrer à nouveau ce week-end à Paris pour faire le point.

L’opposition reproche à la Céni d’être dictée, dans ses actions, par le pouvoir. Elle promet des répliques qui obligeraient le pouvoir à tenir compte de ses avis. Déjà, elle prévoit perturber les travaux du Parlement du 7 avril prochain.

A ses commissaires œuvrant au sein de la Céni, l’opposition dit n’avoir pas donné des orientations précises, c’est aux concernés de prendre des mesures qu’ils jugent convenables.

Le pouvoir de son côté parle d’un véritable «piège» de l’opposition qui viserait à discréditer le pouvoir du président Alpha Condé au-delà de 2015. El hadj Damaro Camara, le Président du Groupe parlementaire de la mouvance présidentielle, assure, malgré tout, sur la poursuite des travaux de l’Assemblée nationale et sur la tenue des élections avec ou sans l’opposition.