Sénégal-Gambie : Le ton monte entre Macky et Jammeh

Le président sénégalais, Macky Sall a dénoncé les accusations dont il a fait l’objet de la part de son homologue gambien, Yahya Jammeh qui reproche au Sénégal d’offrir hospitalité aux ennemis du régime actuel gambien, alors que celui-ci n’a jamais autorisé un ennemi de Macky Sall de fouler le sol gambien.

Lors d’un point de presse ce week-end à Dakar, le chef de l’Etat sénégalais, voulant mettre les points sur les «i», a affirmé que «le président Yaya Jammeh sait très bien que le Sénégal n’est pas dans les dispositions de faire quelques actions que ce soit pour essayer de déstabiliser son régime». Pour le président Macky Sall, le Sénégal a «d’autres chats à fouetter» que de s’immiscer dans des problèmes en Gambie.

Toutefois, Macky Sall a tenu à préciser que «le Sénégal est une terre d’accueil» et que, dans ce cadre, il accueille des personnalités africaines (anciens chefs d’Etat, journalistes…) sur son territoire.

Les autorités de Dakar insistent tout simplement sur le fait que les personnes accueillies par leur pays, qu’elles soient des réfugiés ou de simples citoyens de la CEDEAO, devraient respecter «le droit d’accueil et d’asile». Dans le cas contraire, le pays se réserve le droit de les expulser.

C’est le cas de Cheikh Sidya Bayo à qui Dakar avait demandé de quitter le territoire sénégalais pour avoir attaqué le régime gambien. Cet opposant avait été arrêté dans la capitale sénégalaise le 3 janvier et expulsé vers Paris le 13 du même mois. Il aurait appelé publiquement au renversement du président Yahya Jammeh, à la veille de la tentative du coup d’Etat manqué à Banjul, fin décembre 2014.

Macky Sall a tenu donc à faire la part des choses, assurant qu’«un Gambien qui vit tranquillement chez nous, on ne peut pas l’expulser tant qu’il n’est pas dans des actions subversives», ce qui est valable, a-t-il dit, pour les ressortissants d’autres pays.