La Gambie accuse le Sénégal d’asphyxier son économie

Une délégation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est attendue le 8 avril à Dakar (Sénégal), pour donner suite à la plainte déposée par le gouvernement gambien contre le Sénégal qu’il accuse de vouloir asphyxier son économie.

Tout a débuté en février dernier, lorsque la Gambie a décidé de manière soudaine et unilatérale, d’augmenter la taxe douanière, de 4.000 FCFA à 400.000 FCFA, versée par tonne de marchandises par les camions sénégalais en transit entre les deux pays. En plus, la mesure aurait été annoncée aux douaniers sénégalais basés à la frontière par leurs confrères gambiens, en violation, selon les transporteurs sénégalais, du principe de la CEDEAO sur la libre circulation des personnes et des biens.

Mécontents, les transporteurs routiers sénégalais avaient entrepris depuis lors, le blocage du passage des véhicules et donc des marchandises, à la frontière des deux pays, appelant en même temps, les autorités des deux pays à des négociations pour trouver un compromis.

Asphyxié par cette situation et n’ayant pas obtenu la levée du blocus de la part des transporteurs sénégalais, les autorités de Banjul ont fait appel à la CEDEAO, en déposant une plainte contre le Sénégal.

Au niveau bilatéral, une rencontre était prévue du 30 au 31 mars, mais elle a été finalement reportée. Officiellement, la réunion se tiendra après les célébrations de l’indépendance du Sénégal le 4 avril prochain. Mais des rumeurs avancent plusieurs autres raisons diverses à l’origine de cette annulation.

Toutefois, une délégation d’enquêteurs de la CEDEAO sera à Dakar ce 8 avril pour examiner ce litige avec les autorités sénégalaises et, probablement, avec les syndicats des transports.

Pour l’heure, les syndicats de transporteurs sénégalais entendent maintenir le blocus jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée. Seuls les motos-taxis, les charrettes et les passagers à pied circulent librement.

Cette situation rappelle la colère des routiers sénégalais qui, l’année dernière, s’étaient opposés au payement des frais de passage en Gambie, en FCFA plutôt qu’en devises gambiennes, imposé par Banjul.

La Gambie est un pays enclavé à l’intérieur du Sénégal. La traversée des poids lourds et des marchandises est un problème récurrent entre les deux pays.