L’OIF interrompt sa coopération avec le Burundi

L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a annoncé ce week-end, la suspension partielle de sa coopération multilatérale avec le Burundi qu’elle accuse de n’avoir pas œuvré pour mettre un terme à la crise politique qui secoue le pays depuis près d’une année.

Les membres du Conseil permanent ont déploré, lors de la 97ème session du Conseil permanent de la Francophonie (CPF) jeudi à Paris, «la dégradation de la situation sécuritaire et l’absence, malgré les efforts significatifs déployés sans relâche par la Communauté internationale, d’avancées dans l’instauration d’un dialogue politique réellement inclusif», précise l’OIF sur son site web.

Cette suspension intervient moins d’un mois après celle de l’Union Européenne qui avait interrompu mi-mars, son aide financière au Burundi. L’organisation dirigée par la secrétaire générale Michaëlle Jean a jugé bon de mettre la pression sur les autorités burundaises dans l’objectif de les inciter à des actions à même de favoriser le retour de la paix.

«La décision (de jeudi) vise à augmenter d’un cran la pression sur le gouvernement burundais dans le but bien sûr de l’inciter à un rétablissement de la situation sécuritaire, l’instauration également d’un dialogue politique réellement inclusif pour favoriser une sortie de crise», a indiqué Louis Hamann, porte-parole de Michaëlle Jean.

L’OIF a ainsi décidé «de suspendre la coopération multilatérale francophone déployée au Burundi, à l’exception des programmes qui bénéficient directement aux populations civiles et de ceux qui peuvent concourir au rétablissement de la démocratie», explique le document.

En attendant une probable réaction officielle du gouvernement burundais, le responsable de la communication présidentielle, Willy Nyamitwe, a réagi en postant deux tweets. Il a dénoncé une «comédie» de «très mauvais goût». «Comme si la Francophonie était un dieu et que le Burundi devrait se prosterner devant ce déni de sa souveraineté», a-t-il martelé.

La crise politique au Burundi, causée par le troisième mandat du président Pierre Nkurunziza a déjà occasionné la mort de plus de 400 morts, tandis que plus de 250.000 personnes ont été poussées à l’exil.