HRW dénonce les arrestations arbitraires des gens «pauvres» au Rwanda

L’ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé la poursuite de la politique du Rwanda, consistant à arrêter, de façon arbitraire, des enfants de rues, des personnes pauvres et des vendeurs ambulants.

Dans un rapport publié ce jeudi, qui fait le point sur les nouvelles recherches menées en 2016, l’ONG affirme que les personnes pauvres arrêtées sont enfermées dans quelques 28 «centres de transit» ou «centres de réhabilitation» que compte le pays, et ce pendant des périodes prolongées.

Les conditions de détention sont «abusives», d’après l’organisation de défense des droits de l’homme. «Les détenus y manquent de nourriture, d’eau et de soins médicaux appropriés. Ils subissent des passages à tabac fréquents et sortent rarement des pièces sales et surpeuplées où ils sont confinés», décrit le rapport déplorant les décès de certaines personnes suite à ces mauvais traitements.

«Le gouvernement rwandais devrait fermer ces centres de détention illégaux et fournir à leur place une formation professionnelle volontaire, une aide et une protection aux personnes vulnérables», a sugéré Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à HRW. «Enfermer des personnes démunies dans des conditions rudes et dégradantes et les brutaliser ne mettra pas fin à leur pauvreté, et cela viole à la fois le droit rwandais et le droit international», a-t-il martelé.

Selon le rapport, contrairement à ce que laisseraient entendre les noms de ces centres, aucune des personnes interrogées n’a «transité» vers d’autres établissements après sa dernière arrestation, et la majorité n’a bénéficié d’aucune «réhabilitation», telle qu’une formation professionnelle ou une éducation, dans les centres.

Le rapport 2016, intitulé «Rwanda : enfermer les pauvres», est le deuxième de HRW relatif aux centres de détention dédiés aux personnes pauvres dans le pays. Alors que, dans un premier rapport, l’ONG avait plaidé pour la fermeture du centre de Gikondo à Kigali la capitale, regrettant que les autorités rwandaises n’aient apporté que «peu de changements» autour de ce centre.