Le Nigeria associe sa population à la lutte contre la corruption

Le gouvernement nigérian promet de récompenser financièrement et de protéger toute personne, nommée «lanceur d’alerte», qui dénoncerait un quelconque détournement de fonds publics.

La mesure entre dans le cadre de la croisade lancée par le président nigérian Muhammadu Buhari, contre la corruption dans le pays.

La ministre des Finances, Kemi Adeosun, qui a fait cette annonce mercredi lors d’une conférence de presse à Abuja, au terme d’une réunion du Conseil exécutif fédéral (FEC), a précisé que tout dénonciateur pourrait bénéficier jusqu’à 5% du butin récupéré.

«S’il y a un retour volontaire des fonds ou des avoirs publics volés ou cachés grâce aux informations fournies, le lanceur d’alerte peut avoir droit de 2,5 à 5% du montant total recouvré», a fait savoir Adeosun. Les montants récupérés seront réaffectés au financement d’infrastructures dans le pays.

«L’objectif de cette politique est de révéler plus souvent au grand jour les crimes financiers ou assimilés, de soutenir la lutte contre ces crimes financiers et la corruption, et d’améliorer le niveau de confiance dans les entités publiques», a-t-elle poursuivi.

La campagne anti-corruption lancée par le gouvernement et approuvée par le FEC, viserait ainsi à encourager toute personne ayant des informations sur une violation, une mauvaise conduite ou une mauvaise activité, susceptibles de nuire au peuple nigérian, à prendre attache avec les autorités.

Le gouvernement a prévu des mesures pour protéger les donneurs d’alerte. D’après la ministre, les dénonciateurs seront protégés par la loi. Le dispositif prévoit «l’anonymat» et «la protection du lanceur d’alerte contre d’éventuelles sanctions». « Si vous donnez l’alerte avec civisme et de bonne foi, vous serez protégé. Si vous avez été victime de harcèlement, d’intimidations ou de représailles pour avoir partagé des informations, tout dommage subi donnera lieu à réparation», a-t-elle rassuré.

Le président nigérian Muhammadu Buhari, a fait de la lutte contre la corruption une des priorités de son mandat. L’économie de son pays, fortement frappée par la chute des cours du pétrole, est tombée en récession début septembre.