La justice égyptienne a condamné, dimanche 26 mars, 56 Egyptiens à des peines allant de 7 à 10 ans de prison pour leur rôle dans le naufrage d’un bateau de migrants au large de l’Egypte qui avait fait 202 morts, d’après des responsables judiciaires.
Le chavirement du bateau de pêche qui avait à son bord 450 migrants, a eu lieu le 21 septembre 2016 en Méditerranée, au large de la ville de Rosette. Au moins 202 personnes avaient péri, selon les statistiques fournies par les autorités égyptiennes.
Ce dimanche, 56 Egyptiens ont ainsi été reconnus coupables, par le tribunal correctionnel de Rosette de meurtre, négligence, utilisation d’une embarcation à des fins illégales et organisation de migration illégale. Ces condamnés peuvent faire appel. Notons qu’une seule personne a été acquittée.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le bateau avait pour destination l’Italie. Parmi les rescapés se trouvaient, en plus des Egyptiens qui étaient plus nombreux, des Soudanais, des Érythréens, des Syriens et un Ethiopien. Il y avait quelques familles entières et des dizaines de mineurs. Les survivants auraient raconté que les passeurs leur avaient recommandé de se débarrasser de leurs papiers en Italie et de se faire passer pour les Syriens ou les ressortissants du Darfour.
L’Egypte n’est pas à sa première condamnation des passeurs. Plusieurs l’ont déjà été par le passé. Selon certains observateurs, les peines infligées aux responsables du naufrage de septembre dernier sont jugées trop faibles par les familles des victimes.
La côte méditerranéenne de l’Egypte est devenue, pour les migrants, un point de départ privilégié vers l’Europe, depuis que l’Union européenne et la Turquie ont annoncé un accord en mars 2016 visant à empêcher le passage de migrants de Turquie vers la Grèce. Sur place en Egypte, les citoyens ont commencé à fuir massivement le pays suite à l’insécurité causée par la chute de l’ex-président Hosni Moubarak.