Amnesty exige du Togo la libération d’un militant politique

Amnesty International a appelé ce mercredi, les autorités togolaises à libérer Kombate Garimbité, un opposant qui a été arrêté le 4 avril dans la localité de Yembour, au Nord du Togo, pour s’être opposé à une décision du chef de ce canton.

Selon l’organisation de défense des droits de l’homme, Kombate Garimbité a remis en question, au cours d’une réunion des parents d’élèves, la légalité d’une mesure décidée par le chef du canton après des manifestations d’élèves ayant causé des dégâts matériels en mars dernier.

Pour ce responsable local, chaque famille devrait s’acquitter d’une cotisation de 1.600 FCFA (environ 2,5 euros) pour réparer les dégâts occasionnés par les élèves. Ces cotisations devraient en plus conditionner la reprise des cours qui étaient interrompus suite à une grève des enseignants. L’opposant Garimbité a été donc arrêté et accusé de «troubles aggravés à l’ordre public», d’après Amnesty.

L’ONG qualifie ce comportement d’intimidation des militants de l’opposition et il a exigé la libération immédiate et sans condition de Garimbité. «Si Kombate Garimbité est détenu uniquement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression de manière pacifique, il doit être libéré immédiatement et sans condition», a martelé François Patuel, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.

Le détenu est un militant de l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), un parti de l’opposition. Visité à la prison de Dapaong où il est incarcéré, il a déclaré à Amnesty d’avoir fait l’objet de menaces et d’intimidations de la part des autorités locales pour ses prises de positions politiques. Il a aussi indiqué avoir été contraint de signer un procès-verbal de plusieurs pages sans l’avoir lu.

Amnesty international qui a déjà documenté plusieurs cas d’intimidation de militants politiques de l’opposition au Togo, a rappelé, toujours par la voix de son chercheur, que «la liberté d’expression et la liberté de réunion pacifique sont des droits et non des privilèges. Les autorités doivent mettre un terme à leur campagne d’intimidations et d’arrestations arbitraires de personnes exerçant ces droits, y compris les militants de l’opposition.»