Les Comores exigent du président français des excuses pour une plaisanterie mal placée

Les autorités comoriennes ont exigé ce lundi, des excuses officielles du président français, Emmanuel Macron, suite à sa blague sur les «kwassa-kwassa», ces embarcations de fortune qu’empruntent de nombreux migrants comoriens pour rejoindre illégalement l’île Mayotte, un département d’outre-mer français, situé dans l’archipel des Comores, au nord-ouest de Madagascar.

C’est une plaisanterie «choquante et méprisante», affirme le ministre comorien des Affaires étrangères, Mohamed Bacar Dossar, qui a confié à l’AFP que «le peuple comorien a droit à la dignité et des excuses sont nécessaires».

«Il y a un contexte douloureux lié aux kwassa-kwassa que Macron ne peut ignorer (…). Il y a de nombreuses pertes (humaines) en mer entre Anjouan et Mayotte (…) des familles perdent des proches, des fils, des enfants… Ce n’est pas un sujet qui se prête à l’humour… c’est cela qui a choqué les Comoriens».

 Le chef de la diplomatie comorienne a convoqué dimanche l’ambassadeur de France en poste à Moroni, pour lui faire part de l’indignation du gouvernement et du peuple comoriens. «Nous attendons évidemment de la part de la France une réaction officielle de regret et une explication par rapport au contexte. Montrer aux Comoriens que les morts comoriens sont des morts comme tous les autres morts que l’on peut déplorer à travers le monde».

Le chef de l’Etat français a plaisanté au sujet des «kwassa-kwassa» le 1er juin dernier lors d’un déplacement en Bretagne. «Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c’est différent», a-t-il affirmé alors qu’il échangeait avec des responsables d’un centre régional d’observation et de sauvetage.

Pour le président comorien, Azali Assoumani, «maintenant que le président Macron a mis le sujet sur la place publique d’une façon inappropriée, il convient de trouver une solution à ce drame».

En solidarité avec les Comoriens, de nombreux responsables politiques français ont aussi manifesté leur indignation suite à la blague de mauvais goût du président Emmanuel Macron.