Le FOCODE demande une enquête de la CPI sur les disparitions forcées au Burundi

Le Forum pour la conscience et le développement (Focode) a invité la Cour pénale internationale (CPI), ce mercredi, à ouvrir une enquête sur les crimes qui ont été commis au Burundi depuis que le pays a basculé dans la crise, en 2015, au lendemain de la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat.

Dans son communiqué, l’ONG qui réunit en son sein plusieurs organisations de la société civile, évoque le cas de centaines de disparitions forcées qui ont été recensées. En avril 2016, le Focode a mis en place un dispositif baptisé Initiative Ndondeza («Aide-moi à retrouver le mien» en la langue nationale). Dans ce cadre, l’ONG lance des enquêtes «minutieuses et très documentées» sur les cas de disparitions qui lui sont soumis par des familles des victimes.

Ces cas concernent pour la plupart de manifestants qui étaient descendus dans la rue pour protester contre le maintien au pouvoir du président qui a finalement été réélu en juillet 2015. Selon le Focode, les disparitions forcées sont devenues un fléau routinier au Burundi où les opposants au troisième mandat du président Nkurunziza sont régulièrement portés disparus.

Par ailleurs, le Focode a exhorté la CPI de lancer ses investigations avant le 27 octobre 2017, date à laquelle le retrait du Burundi de la CPI devrait être effectif. Le pays avait notifié aux Nations unies sa décision de se retirer du Statut de Rome le 27 octobre 2016. Le retrait prend effet, en principe, une année après la notification formelle.

L’ONG a emboité le pas de plusieurs autres organisations aussi bien internationales que locales qui avaient déjà lancé une campagne pour demander à la CPI d’ouvrir une enquête sur le Burundi avant le 27 octobre prochain. Les yeux sont désormais tournés vers cette juridiction internationale sur laquelle la société civile burundaise compte bien mettre la pression.

De leur côté, les autorités burundaises ont toujours dénoncé les allégations des ONG, affirmant qu’il s’agit plutôt de crimes commis par l’opposition «pour salir le gouvernement». Elles accusent la société civile de manipuler la CPI avec des rapports faussés sur la situation du pays.