Le président sierra-Léonais Bio dénonce la situation économique héritée de son prédécesseur

Le nouveau président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio, n’y va pas par quatre chemins pour accuser son prédécesseur, Ernest Bai Koroma, d’avoir entraîné le pays dans une profonde crise économique.

«Mon administration sera confrontée à la pire situation économique depuis l’indépendance», à s’en tenir à «l’évaluation initiale» menée par l’équipe de transition de la gouvernance, a indiqué le chef de l’Etat.

Maada Bio a déploré également que Koroma ait signé des accords, à la veille des élections de mars dernier. «Avec la signature de nouveaux accords à la veille des élections, la Sierra Leone était déjà dans une crise de la dette, que nous devons urgemment résoudre en collaboration avec nos partenaires au développement», a-t-il poursuivi.

Le nouveau numéro un sierra-léonais dressait ce sombre tableau au cours d’une réunion tenue en fin de semaine dernière, avec le Fonds monétaire international (FMI), à Freetown.

A cette occasion, Maada Bio a appelé à l’aide internationale en vue de sortir son pays de sa crise économique, assurant que la Sierra Leone connaît sa «pire situation économique depuis son indépendance en 1961».

En tout cas, Bio espère la reprise des discussions avec le FMI, concernant le programme économique et financier, appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC), qui a été interrompu à cause d’un désaccord avec l’ancien régime.

Dans le pays, Maada Bio prend aussi des initiatives pour remettre de l’ordre au sein de l’administration. Le 9 avril dernier, il a décrété une série de mesures. Il a menacé de sanctions les fonctionnaires qui ne seraient « pas au bureau à 8h30 », et décidé de mettre un terme à l’organisation des séminaires dans les hôtels, par «souci d’économie». Il a rétabli le «Cleaning Day» pour le «grand nettoyage» chaque premier samedi du mois, ainsi que les activités commerciales le dimanche.

La Sierra Leone est l’un des pays les plus pauvres du monde. Il est classé 179e sur 188 selon l’indicateur de développement humain du PNUD. Connu également pour être l’un des pays les plus corrompus, ce pays occupait en 2017, le 130e rang (sur 180 pays), d’après le classement de Transparency International.