Les Etats-Unis envisagent de reconsidérer leur aide en faveur du Soudan du sud faute d’accord de paix

Aux Etats-Unis, la Maison Blanche a publié mardi un communiqué dans lequel elle déplore le manque de progrès significatifs en faveur de la paix au Soudan du Sud, et annonce son intention de reconsidérer son programme d’assistance pour ce pays.

 

« Nous sommes profondément frustrés par le manque de progrès vers un accord de paix, et nous devons nous assurer que nos efforts communs reflètent l’urgence de la situation. Aujourd’hui, les Etats-Unis entameront un examen complet de leurs programmes d’assistance au Soudan du Sud”, indique le communiqué.

 

Washington suit de près la situation au Soudan du Sud, pays déchiré par une guerre civile depuis 2013, suite à un conflit entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar. Les quelques accords de cessez-le-feu déjà signés entre le gouvernement et l’opposition, menée par Machar, n’ont jamais été suivis jusqu’au bout.

 

Les autorités américaines essaient, tant bien que mal, de hausser le ton pour attirer l’attention de Juba face à la poursuite des hostilités. En janvier dernier, l’ambassadrice américaine aux Nations-Unies, Nikki Haley, avait déclaré, devant le Conseil de sécurité, que « le moment est venu de reconnaître la dure réalité. Les dirigeants du Soudan du Sud ne font pas que laisser tomber leur peuple, ils le trahissent ».

 

Un mois après, les Etats-Unis annonçaient des restrictions sur les ventes d’armes au Soudan du Sud. Concrètement, il était désormais interdit à toute entreprise américaine d’exporter du matériel de guerre vers toutes les parties en conflit au Soudan du Sud, ou de fournir des services d’assistance militaire. Cette fois-ci, c’est à son programme d’assistance en faveur du Soudan du Sud que Washington veut s’attaquer.

 

Soulignons que Salva Kiir venait d’inviter Riek Machar, en exil, à rentrer au pays, tout en lui garantissant d’assurer sa sécurité et sa protection. « Personne ne croira que je demanderais le retour de Riek, mais je demande à ce qu’il rentre parce que Riek est un citoyen du Soudan du Sud… Ce que nous faisons s’appelle le pardon … Riek est un citoyen du Soudan du Sud et il reviendra ». S’agit-il là d’un pas en avant vers la mise en œuvre du dernier accord de cessez-le-feu ?