Une première condamnation dans le scandale financier «Cashgate» au Malawi

L’ancienne secrétaire principale du ministère du tourisme du Malawi a été condamnée mardi à plus de 3 ans et 9 mois de prison pour détournement de fonds et blanchiment d’argent.

C’est la première condamnation à être prononcée dans l’affaire « Cashgate », un scandale financier sans précédent qui a conduit à la suspension, l’année dernière, les aides internationales au Malawi.

Treza Namathanga Senzani a reconnu avoir détourné des caisses de l’Etat, la somme de 150.000 dollars, soit l’équivalent de 120.000 euros. Cette somme fait partie d’un détournement d’envergure, évalué à environ 30 millions de dollars (24 millions d’euros).

Le scandale financier qui a éclaté en 2013, avait fait trembler nombre de personnalités influentes du monde la finance et de la politique au Malawi. Afin que justice soit faite, Ivy Kamanga, le juge chargé d’instruire cette affaire a ordonné que l’argent volé soit immédiatement restitué aux caisses de l’Etat.

Treza Namathanga Senzani, ancienne haut fonctionnaire, compte parmi une douzaine d’autres personnalités soupçonnées être impliquées dans l’affaire « cashgate » de détournement de fonds et blanchiment d’argent.

Le scandale de corruption avait choqué la communauté internationale au point que les donateurs internationaux qui fournissent 40% du budget de l’état, décidèrent de bloquer environ 118 millions d’euros d’aides prévues pour le pays.

Senzani, âgée de 50 ans, n’a pas nié les faits de détournement et vol de deniers publiques car l’enquête avait démontré en 2013 la signature, par cette haut fonctionnaire, de deux chèques gouvernementaux au profit de sa société.

Son avocat Nector Mhura, a toutefois précisé que sa cliente allait faire appel suite à sa condamnation à une peine carcérale, arguant que Senzani avait largement coopéré avec la justice et mérite un allègement de la sentence.

Le plus grand scandale financier de l’histoire du Malawi, dénommé « Cashgate » avait tellement ému la population malawite, que l’ancienne présidente du pays, Joyce Banda, en a payé les frais en encaissant une cuisante défaites aux élections présidentielles de mai dernier.