Un casque bleu de l’ONU tué dans une embuscade en Centrafrique

Un officier pakistanais de la MINUSCA a été tué et neuf autres blessés jeudi soir dans une embuscade près de Bangui, la capitale de la république Centrafrique, plongée dans le chaos sécuritaire et les conflits armés intercommunautaires.

C’est le premier casque bleu à trouver la mort sur le sol centrafricain, depuis la mise en place mi-septembre, de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA).

«Au soir d’une journée qui a encore vu la ville de Bangui être le théâtre de violences, une de nos patrouilles composée de soldats des contingents bangladeshi et pakistanais, a été prise à partie à la hauteur du kilomètre 11 (de Bangui). Cette embuscade de nuit a été traduite par la perte d’un de nos soldats, par un autre blessé grave et huit blessés plutôt légers», a précisé le général Babacar Gaye, représentant spécial et de l’ONU pour la Centrafrique et chef de la Minusca.

L’agression n’a pas encore été revendiquée et ses auteurs n’ont pas été identifiés.

Le secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-Moon s’est dit «consterné» par cette nouvelle agression ciblant les casques bleus, ajoutant que «de tels actes contre ceux qui travaillent à la paix et la sécurité en République centrafricaine sont totalement inacceptables».

Cette attaque est à inscrire dans le sillage de la montée des violences intercommunautaires dans plusieurs parties du territoire centrafricain entre les musulmans d’un côté et les chrétiens de l’autre.

Pour la seule journée de jeudi, au moins 7 personnes ont été tuées dans des affrontements armés dans le pays. A cela il faudra ajouter les agressions et les actes de violence commis dans les parties du territoire qui ne sont contrôlées ni par les forces gouvernementales ni par la MINUSCA.

Depuis mercredi, c’est l’anarchie et l’insécurité quasi-totale, qui règnent à Bangui, où plusieurs rafales d’armes automatiques ont été entendues et de nombreux quartiers barricadés.

Pour contenir cette flambée de violence, les soldats de la MINUSCA mais aussi les troupes françaises engagées dans l’opération « Sangaris » et des troupes européennes de l’Eufor ont été mobilisées dans la capitale pour empêcher les confrontations entre Musulmans et Chrétiens.