L’Afrique du Sud entre dans une nouvelle récession

L’économie sud-africaine est entrée officiellement en récession, pour la seconde fois consécutive en deux ans, le PIB du pays ayant enregistré une baisse de 0,7% au deuxième trimestre, après une contraction de 2,6% durant les trois premiers mois de cette année. 

«Nous sommes en récession. Nous avons enregistré une contraction au premier trimestre (…) et maintenant une baisse de 0,7% au deuxième trimestre», a déploré mardi l’Office sud-africain de la statistique (StatsSA).

Pourtant, les analystes tablaient sur un rebond de l’activité de 0,6 % après le recul de 2,6% au premier trimestre. Le rand sud-africain a reculé ce mardi de 2,23 % à 15,18 rands pour un dollar, au plus bas depuis juin 2016.

StatsSA a expliqué que la chute du PIB «a pour origine un recul de l’activité dans les secteurs de l’agriculture, du transport, du commerce et des industries manufacturières et publiques ».

La production agricole a chuté de 29,2% au deuxième trimestre, tandis que le secteur des transports, des communications et du stockage a reculé de 4,9%. A l’inverse, « les mines, les finances, l’immobilier et les services ont été les principaux contributeurs » de richesse, a poursuivi l’Office.

La première puissance économique du continent africain avait déjà connu un épisode de récession technique fin 2016-début 2017. « L’économie sud-africaine est entrée en récession avec la baisse de 0,7% de son PIB au premier trimestre 2017 qui suit une contraction de 0,3% au quatrième trimestre 2016 », avait alors déclaré StatsSA.

Cette situation est un coup dur pour le nouveau président Cyril Ramaphosa qui n’a cessé de clamer sa volonté de relancer l’économie du pays après des années de stagnation, notamment en regagnant la confiance des investisseurs étrangers et en éradiquant la corruption qui gangrène son pays.

Certains analystes estiment que le projet de réforme foncière, défendu farouchement par Ramaphosa, pourrait être une des causes de l’état des lieux dépeint par l’Office de la statistique. Ce projet veut autoriser les expropriations sans indemnisation pour corriger les injustices de l’apartheid, au profit de la population noire qui est majoritaire.

En tout cas, la publication de ces chiffres tombe mal pour le parti au pouvoir l’ANC, à quelques mois des élections législatives qui auront lieu précisément en mai. L’optimisme suscité par l’arrivée du nouveau président Ramaphosa au pouvoir en février dernier, s’étiole de jour en jour.