L’opposant nigérian Abubakar créera un fonds d’investissement de 25 milliards $ s’il est élu

L’opposant nigérian Atiku Abubakar a promis de créer un nouveau fonds d’investissement d’un montant total de près de 25 milliards de dollars, si la population le choisit comme nouveau président de la République en février prochain.

Avec cette enveloppe, l’adversaire de l’actuel président Muhammadu Buhari, entend surtout soutenir les investissements du secteur privé. Le Nigeria, première puissance économique d’Afrique, fait face à plusieurs défis économiques et financiers, depuis la chute des cours du pétrole, sa principale ressource, il y a quelques années.

Alors qu’Abubakar qui multiplie ses interventions, a affirmé le 30 janvier dernier, qu’il accordera, s’il est élu, une «amnistie» aux personnes suspectes de corruption qui accepteraient de rendre l’argent détourné, estimant qu’il était plus important de faire revenir les «milliards de dollars cachés à l’étranger» que de poursuivre «sans fin» les coupables et ne pas pouvoir récupérer ces fonds.

«Cela a fonctionné pour la Turquie qui a accordé une amnistie et tout l’argent (placé) à l’étranger est revenu», a-t-il défendu. Insistant sur le fait que les sommes récupérées pourraient être réinvesties dans l’économie, il a déclaré qu’il y a un choix à faire entre «la droiture morale et le développement du pays».

La lutte contre la corruption est un sujet au cœur de la campagne présidentielle. Notons que l’homme d’affaires Abubakar qui dispose d’une richesse estimée à plusieurs centaines de millions de dollars, est lui-même accusé d’être parmi les hommes politiques les plus corrompus du pays. Mais il promet de « surprendre tout le monde en combattant la corruption mieux que jamais ».

Buhari, candidat à sa propre succession, a fait, lui aussi, de la lutte contre ce fléau une des priorités de son premier mandat qui tend vers la fin. Les résultats sont cependant mitigés. Pour l’opposition, le chef de l’Etat a procédé plutôt à la chasse aux sorcières dirigée contre ses adversaires politiques.