La France justifie son intervention au Tchad par le souci de préserver les institutions en place

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a déclaré que l’intervention militaire française au Tchad, a été effectuée pour éviter un «coup d’État» à N’Djamena contre le président tchadien, Idriss Deby.

Le chef de la diplomatie française a donné cet éclaircissement, mardi 12 février, lors de la séance des questions d’actualité à l’Assemblée nationale, à la suite d’une interrogation relative aux frappes menées début février contre une colonne de pick-up de rebelles tchadiens venus de la Libye.

Il a expliqué que la France a agi à la demande de Deby. «Il y a eu une attaque d’un groupe rebelle venu du Sud libyen, qui est déstabilisé, pour prendre le pouvoir par les armes à N’Djamena, et le président Deby nous a demandé par écrit une intervention pour éviter ce coup d’État venu du Sud libyen et pour protéger son propre pays», a-t-il indiqué.

«Ceci est tout à fait conforme au droit international, le Premier ministre en a informé le président du Sénat et le président de l’Assemblée nationale», a rassuré Le Drian.

Selon certaines sources, un groupe de parlementaires auraient insisté pour que Le Drian présente la fameuse lettre qu’Idriss Déby avait adressée au président français Emmanuel Macron, et dans laquelle le président tchadien sollicitait l’intervention de l’aviation française.

La semaine dernière, le président tchadien a remercié la France lors d’un conseil de ministres, pour son soutien, affirmant que «la colonne de mercenaires a été détruite et nous remercions la France pour son appui».

Les combattants rebelles qui étaient visés par les raids français sont ceux de l’Union des forces de la résistance (UFR). Ce groupe armé, dirigé par le neveu du président, Timan Erdimi, a été à l’origine d’une tentative de putsch en 2008 qui a été stoppée, aux portes du palais présidentiel de N’Djamena, grâce à l’appui de l’allié français.

Lundi 11 février, le porte-parole de l’UFR, Youssouf Hamid a reconnu la capture de plusieurs dizaines des combattants du mouvement mais il a prévenu qu’«une bataille est perdue mais pas la guerre».