Burkina : Mise en garde de la CIL contre la diffusion des photos des victimes d’attaques terroristes

La Commission de l’Informatique et des Libertés (CIL), garante de la protection des données personnelles au Burkina Faso, a prévenu, dans un communiqué, que la diffusion sur les réseaux sociaux des images des victimes d’attaques terroristes viole les droits fondamentaux des personnes et est passible de sanctions.

« Aussi bien les auteurs que ceux qui partagent les images sont passibles de sanctions», conformément à la loi portant protection des données à caractère personnel, a rappelé la CIL, ajoutant que les contrevenants encourent des peines allant de trois mois à cinq ans d’emprisonnement et une amende de 1000.000 à 3.000.000 de francs CFA.

L’organe en charge de la protection des données personnelles «constate avec regret et désolation qu’en dépit des communiqués et autres campagnes de sensibilisation, des internautes continuent de publier, commenter et partager des photos, des images de victimes d’attaques terroristes ou des images de tiers sans leur consentement, sur les réseaux sociaux ».

Il a exhorté sur le fait que les technologies de l’information et de la communication devraient  être au service de chaque citoyen, et non pas porter atteinte à l’intégrité, à la dignité humaine, à la vie privée et aux libertés individuelles ou collectives.

Au début de ce mois, la CIL et la Commission nationale des droits humains (CNDH) ont eu une rencontre d’échanges, en vue de collaborer en matière de partage d’expériences et de mieux protéger les droits fondamentaux des citoyens, remis en cause par l’évolution des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Les deux institutions comptent unir leurs forces pour rendre leurs actions de protection plus fortes.

Dans ses rapports 2015, 2016 et 2017, remis au chef de l’Etat, Roch Kaboré, le 4 janvier dernier, la CIL a surtout plaidé pour l’adoption d’une loi portant protection des personnes à l’égard des traitements des données.

«Avec l’évolution, il faut que nous nous mettions à jour, que nous adaptions notre contexte au contexte international», a expliqué sa présidente, Marguerite Ouédraogo.