Les militaires à l’origine de 40% des violences contre les journalistes en RDC

L’ONG congolaise «Journaliste en danger » (JED) accuse les forces de sécurité et de défense congolaises de battre le record des actes de violence ciblant les journalistes.

Dans son dernier rapport annuel 2014 intitulé : « l’Armée, la Police et les Services de sécurité au banc des accusés », JED affirme que ces trois services détiennent le score de 40% des violences perpétrées contre les journalistes en République Démocratique du Congo (RDC). JED, partenaire de Reporters Sans Frontières (RSF), a dénombré cette année, 160 cas de violation de la liberté de la presse dans le pays.

L’organisme de protection des journalistes donne des preuves sur les diverses exactions commises contre les professionnels des mass-médias durant l’année 2014: un journaliste tué à l’Est du pays, dans une embuscade rebelle tendue aux forces armées congolaises, environ 40 journalistes emprisonnés, une quarantaine d’autres agressés physiquement ou menacés. Sans compter des pressions exercées sur certains médias de la part du gouvernement ou des services de sécurité. Pourtant, explique l’ONG congolaise, les journalistes exercent leur métier dans le respect des règles éthiques et déontologiques.

Face à cette situation préoccupante, l’ONG a organisé le 30 octobre dernier une Tribune spéciale sur la dépénalisation des délits de presse, avec l’objectif d’interpeller le Parlement pour adopter une loi sur cette question.

JED bataille aussi pour que soit poursuivis les « prédateurs de la liberté de la presse » dans ce grand pays du centre de l’Afrique où l’insécurité des journalistes ne fait que prendre de l’ampleur au cours des 10 dernières années.

A l’approche des élections présidentielles prévues en 2016, l’ONG craint que les professionnels de l’information soient encore agressés durant l’exercice de leur métier, surtout que la situation s’annonce tendue avec l’intention du parti au pouvoir de modifier la Constitution pour permettre au président actuel Joseph Kabila de postuler pour un nouveau mandat présidentiel.

Le soulèvement du peuple burkinabè qui a forcé le président Blaise Compaoré à la démission, constitue désormais une source d’inspiration pour les partis de l’opposition et la société civile confrontés au même défi, dans un bon nombre de pays africains.