Message de paix et de tolérance du Roi marocain et du Pape François aux Musulmans et aux Chrétiens  

Le Pape François est arrivé samedi après-midi à Rabat pour une visite d’Etat de deux jours dans le Royaume à l’invitation du roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine (Commandant des croyants).

A son arrivée à l’aéroport Rabat-Salé, le Pape François a été accueilli par le Roi Mohammed VI qui était accompagné du Prince Héritier Moulay El Hassan et du Prince Moulay Rachid.

Les deux cortèges du pape François et du roi Mohammed VI ont sillonné les principales avenues de Salé et de Rabat jusqu’à l’esplanade du Mausolée Mohammed V, où devant de nombreuses personnalités marocaines et étrangères, ils ont prononcé deux importants discours à l’adresse des Musulmans et des Chrétiens du monde entier.

Dans son discours le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine a souligné que la visite du Saint-père au Maroc «intervient dans un contexte de défis pour la Communauté des Nations, la communauté de tous les Croyants», appelant à «combattre des maux d’un autre âge qui se nourrissent de la trahison et de l’instrumentalisation du Message divin en prônant le déni de l’Autre et autres théories scélérates».

«Dans ce monde en quête de repères, le Royaume du Maroc n’a jamais cessé de clamer, d’enseigner et de vivre au quotidien la Fraternité des fils d’Abraham – pilier fondateur de la très riche diversité de la civilisation marocaine» a ajouté le souverain.

«En tant que Commandeur des Croyants, a-t-il dit, Je ne peux parler de Terre d’Islam, comme si n’y vivaient que des musulmans. Je veille, effectivement, au libre exercice des religions du Livre et Je le garantis. Je protège les juifs marocains et les chrétiens d’autres pays qui vivent au Maroc».

Le Roi Mohammed VI estime que «le dialogue tourné vers la tolérance aura fait long feu, sans pour autant atteindre sa finalité».

Les trois religions abrahamiques, a-t-il souligné, «existent pour s’ouvrir l’une à l’autre et pour se connaître, dans un concours vaillant à se faire du bien l’une l’autre».

«Pour faire face aux radicalismes, la réponse n’est ni militaire ni budgétaire ; elle a un seul nom : Education  (…) C’est pourquoi, aujourd’hui, en tant que Commandeur des Croyants, Je plaide pour que soit redonnée à la religion la place qui est la sienne, au sein de l’éducation a encore souligné le souverain.

Pour sa part le Pape François a  déclaré que sa visite au Maroc «est pour moi un motif de joie et de gratitude  (…) qui se transforme en une importante opportunité pour promouvoir le dialogue interreligieux et la connaissance réciproque entre les fidèles de nos deux religions».

«Ici sur cette terre, pont naturel entre l’Afrique et l’Europe, a-t-il ajouté, je souhaite redire la nécessité d’unir nos efforts, pour donner une nouvelle impulsion à la construction d’un monde plus solidaire, plus engagé dans l’effort honnête, courageux et indispensable d’un dialogue respectueux des richesses et des spécificités de chaque peuple et de chaque personne».

«C’est là, a-t-il dit, un défi que nous sommes tous appelés à relever, surtout en ce temps où on risque de faire des différences et de la méconnaissance réciproque des motifs de rivalité et de désagrégation».  

La visite papale au Maroc revêt une symbolique particulière compte tenu du statut religieux et de la responsabilité spirituelle du Roi Mohammed VI en tant que commandeur des Croyants et le Souverain pontife en tant que plus haute autorité de la religion chrétienne.