La MONUSCO admet ses limites dans la protection des civils en RDC

La Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) a fait son mea culpa et reconnu par la voix de l’un de ses officiers, Jacob Mugeni, ne pas être en mesure de protéger chaque village de l’Est du pays, par manque de ressources appropriées.

Depuis début octobre, le village de Beni, près de la frontière ougandaise, est le théâtre de massacres humains devant lesquels l’armée congolaise et la mission onusienne semblent impuissantes. Au début de ce mois, on annonçait de source congolaise, la mort de 120 personnes, sauvagement tuées par des armes à feu ou à la machette et au moins 10.000 ménages déplacés.

Qui sont les auteurs de ces massacres ? Jusqu’à présent, un mouvement rebelle ougandais, les Forces démocratiques alliés (ADF), est principalement pointé du doigt. Ce groupe actif dans le village de Beni avait été en principe mis en déroute par l’armée congolaise, appuyée par la MONUSCO, grâce à l’opération « Sokola » (nettoyer en français), organisée entre janvier et juin 2014. Mais les rebelles rescapés se sont apparemment réorganisés pour reprendre leurs attaques meurtrières contre les civils dans ce village.

A côté de l’ADF, les autorités congolaises n’écartent pas la piste d’une «milice locale», qui, selon elles, serait dirigée à distance, par Mbusa Nyamwisi, une personnalité politique influente de Beni réfugiée en Afrique du Sud.

Le président Joseph Kabila s’est rendu fin octobre dans le village endeuillé pour rassurer la population, néanmoins, ses promesses de sécuriser le village, sont tombées dans l’oubli, puisqu’au lendemain de son passage à Beni, une dizaine de personnes ont été tuées. Il faut noter que pour les habitants de Beni, leur protection n’est assurée ni par le gouvernement congolais ni par les casques bleus de la MONUSCO.

En attendant que les enquêtes en cours révèlent l’identité des vrais coupables, la MONUSCO qui se plaint du manque de ressources en hommes et en matériels, annonce avoir renforcé ses moyens d’appui et de renseignements aux côtés de l’armée congolaise qui s’efforce à sécuriser le village de Beni.