La Guinée Equatoriale se prononce prochainement sur l’abolition de la peine de mort

Le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema a annoncé ce lundi 15 avril, que son gouvernement devrait bientôt soumettre au Parlement un projet de loi pour l’abolition de la peine de mort dans son pays.

Cette initiative est en réponse aux exigences de la Communauté des pays de Langue Portugaise (CPLP) que la Guinée équatoriale a intégré en 2014 et qui est actuellement dirigée par le président capverdien, Jorge Carlos Fonseca.

«La CPLP demande à mon pays de résoudre le problème de la peine de mort, mais je ne veux pas que ça dépende seulement de la volonté personnelle du président (…) mon gouvernement soumettra bientôt cette question au Parlement», a déclaré Obiang Nguema alors qu’il est en visite officielle au Cap-Vert. Le dirigeant équato-guinéen dit être certain que la «proposition sera approuvée» au Parlement où son «parti est majoritaire».

Le week-end passé, les autorités portugaises ont rappelé à la Guinée Equatoriale la nécessité de se conformer au cadre qui régit la CPLP. «Si la Guinée-Equatoriale veut rester dans la CPLP, elle doit être dans un cadre commun qui ne comprend pas la peine de mort parce que les valeurs de la liberté, de la démocratie et du respect des droits de l’homme, soutenues par cette communauté, sont incompatibles avec la peine de mort», a déclaré le Premier ministre du Portugal, Antonio Costa, sur la télévision publique cap-verdienne.

Réagissant en quelque sorte à cette injonction, Obiang Nguema a affirmé que «nous ne pouvons pas agir à la hâte. Nous devons agir dans le cadre d’un processus politique qui satisfasse toutes les parties».

Plusieurs ONG ont souvent accusé le régime de Malabo de ne pas respecter les droits de l’homme. Mais les autorités équato-guinéennes ont toujours nié les faits qui leur sont reprochés.

Dans son dernier rapport publié le 10 avril, sur la pratique de la peine de mort, Amnesty International qui se réjouit du fait que le nombre d’exécutions à travers le monde a drastiquement baissé, regrette que 54 pays dont la Guinée équatoriale, appliquent toujours cette pratique.