Burkina: Polémique autour des dates de deux hommages

L’organisation d’une cérémonie nationale en hommage aux victimes du soulèvement populaire contre l’ex-président Blaise Compaoré à la démission a crée une grande polémique entre les autorités burkinabè et l’opposition.

Le malentendu tourne autour de la date du 13 décembre retenue pour célébrer cet événement coïncide avec l’anniversaire de l’assassinat du journaliste, Norbet Zongo qui enquêtait sur le meurtre d’un employé du frère de l’ex-chef d’Etat Compaoré.

En plus, le gouvernement a prévu l’organisation de la cérémonie à la place de la Nation à Ouagadougou, habituellement utilisée pour les commémorations du meurtre de Zongo.

Pour le Collectif des organisations démocratiques de masse et des partis politiques (CODMPP), la jonction de ces deux événements porte atteinte à la mémoire du défunt journaliste.

«Nous avons eu l’énorme surprise de constater que le premier Conseil des ministres du gouvernement de la Transition a choisi exactement cette date du 13 décembre pour commémorer une journée d’hommage aux martyrs de l’insurrection populaire», a expliqué dimanche, le président du Collectif, Chrysogone Zougmoré, lors d’une conférence de presse.

Sans être opposé « à une quelconque cérémonie d’hommage aux martyrs des 30 et 31 octobre », le Collectif voit dans cette décision du gouvernement une « tendance vicieuse des autorités de la transition à vouloir opposer les Burkinabè les uns contre les autres ». Le collectif ne renonce pas pour autant, à célébrer le 16ème anniversaire de la disparition de Zongo : dépôt de gerbes de fleurs au cimetière et meeting à la place de la Nation. « Nous n’avons pas de plan B », a précisé Zougmoré.

Les simultanéités des deux cérémonies seraient-elles une préméditation visant à faire tomber l’affaire Zongo dans les oubliettes comme semblent l’insinuer des membres du Collectif ? L’on se souvient que lors de son investiture, le président de la transition, Michel Kafando avait annoncé qu’« aucun dossier ne va dormir », allusion faite entre autres à l’assassinat de l’ex-président, Thomas Sankara et du journaliste Norbert Zongo.