Limogeages en série dans la course à la présidence du Zimbabwe

Dans la course de succession à la présidence de la république du Zimbabwe, le président Robert Mugabe a limogé mardi, huit ministres et sa vice-présidente, Joice Mujuru, qu’il accuse d’incompétence, de corruption et de complot d’assassinat contre lui.

Le secrétaire du gouvernement à annoncé dans un communique que le président Mugabe a exercé ses pouvoirs exécutifs pour libérer l’honorable Joice Mujuru de son poste de vice-présidente de la République du Zimbabwe, avec effet immédiat.

Il est évident, a-t-il ajouté, que la conduite de Joice dans l’exercice de ses fonctions était devenue incompatible avec le niveau attendu, présentant un conflit entre les responsabilités officielles et ses propres intérêts.

Pour rappel Mujuru était longtemps considérée comme la dauphine du président Robert Mugabe au sein de l’Union Nationale Africaine du Zimbabwe-Front Patriotique (Zanu-PF-parti au pouvoir depuis l’indépendance de 1980) avant d’être exclue le 2 décembre dernier du Comité central par le congrès du Zanu-PF. En revanche, Mugabe a été réélu président du parti et son épouse Grace, 49 ans, a été placée à la tête de l’influente Ligue des femmes, entrant ainsi officiellement dans la course à la succession présidentielle.

Ce limogeage met ainsi fin à une lutte qui animait depuis plusieurs semaines les coulisses du parti au pouvoir, pour la succession au poste qu’occupe depuis 27 ans Mugabe, âgé de 90 ans. Ce dernier a également été désigné par le congrès, candidat du Zanu-PF à la prochaine élection présidentielle prévue en 2018.

La vice-présidente, tombée en disgrâce, avait estimé qu’elle était victime d’une vendetta. « Je suis devenue la mouche prise dans une toile de mensonges, dont l’objectif final est la destruction de la Zanu-PF, de ce qu’elle représente et finalement du gouvernement actuel ».

Les huit ministres proches de Mujuru qui viennent d’être limogés, sont entre autre, les ministres des Affaires présidentielles, de l’Information et Communication, de l’Indigénisation, de l’Education supérieure, des Services publics, de l’Energie et de la province du Mashonaland oriental.

Le président Mugabe devra désigner ce mercredi ou jeudi les deux nouveaux vice-présidents de la Zanu-PF et les futurs ministres dans les hits postes vacants.