MALI : Report d’une réunion du comité de suivi de l’accord de paix

Une réunion du comité de suivi de l’accord (CSA) de paix d’Alger de 2015 censé rétablir la paix au Mali, qui devait se tenir pour la première fois mardi à Kidal (nord), a été reportée.

Dans une lettre, le président du CSA, l’Algérien Ahmed Boutache, a indiqué mardi aux membres du comité de suivi que la réunion de Kidal à laquelle devaient assister à leur côté, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a été reportée à la demande de Bamako «pour des raisons d’Etat impératives».

La 38e réunion du CSA devra finalement se tenir à Bamako «d’ici la fin de la semaine», selon le souhait de Boutache.

Ces rencontres du CSA, réunissent les trois parties signataires de l’accord, le gouvernement malien, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, rébellion à dominante touareg) et la Plateforme composée de groupes armés pro-gouvernementaux, pour surveiller sa mise en application.

C’était la première fois depuis 2015, qu’une réunion du CSA devait être délocalisée à Kidal, dans le nord du Mali, symbole d’un retour progressif de l’Etat malien dans les régions du nord et de l’application de l’accord de paix.

Les groupes rebelles avaient signé en 2015 l’accord de paix avec Bamako, tandis que les jihadistes continuent de sévir dans une large partie du Sahel malgré des interventions militaires étrangères (française et de l’ONU) et la présence d’une force de la coalition régionale G5 Sahel aux résultats encore très minces.

En outre, les affrontements se multiplient entre les Peuls et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé des « groupes d’autodéfense », dont Dan Nan Ambassagou est le plus organisé, depuis l’apparition en 2015 dans le centre du Mali du groupe jihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi cette communauté formée traditionnellement d’éleveurs.

Plusieurs accords de cessation des hostilités sont restés lettre morte par le passé et les violences attribuées aussi bien aux groupes jihadistes qu’aux milices d’auto-défense, se sont poursuivies ces dernières semaines.