Cameroun-Paul Biya précise les contours du Grand dialogue national

Le chef de l’État camerounais, Paul Biya a décliné, lundi, les contours du Grand dialogue national, annoncé pour fin septembre et sensé mettre un terme à la crise sécessionniste anglophone qui sévit au Cameroun.

Dans un tweet publié sur le compte officiel de la présidence de la République, Biya précise que ce dialogue s’articulera autour du bilinguisme, de la diversité culturelle et de la cohésion sociale, de la reconstruction et du développement des zones touchées par le conflit, du retour des réfugiés et des personnes déplacées, mais aussi autour du système éducatif et judiciaire, de la décentralisation et du développement local.

Le principal parti de l’opposition au Cameroun, le Social Democratic Front (SDF), avait notamment exigé dans un communiqué, une « amnistie générale » des détenus liés à la crise séparatiste de l’ouest anglophone et «un cessez-le-feu» avant de participer au «grand dialogue national» proposé par le président Paul Biya.

«Nous avons relevé sans équivoque que le dialogue national inclusif annoncé ne saurait efficacement prospérer sans un environnement serein à savoir: la déclaration d’un cessez-le-feu et la garantie d’une amnistie générale pour tous ceux impliqués à quelque niveau que ce soit dans la crise anglophone», lit-on dans un communiqué publié à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre.

Dans son communiqué, le SDF demande également que le dialogue « soit présidé par une personnalité neutre», et non pas par le Premier ministre comme annoncé par le président Biya dans son discours.

Des groupes armés sécessionnistes affrontent l’armée dans des combats meurtriers depuis fin 2017 dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, réclamant la création d’un état indépendant dans ces territoires où réside la plus grande partie de la minorité anglophone camerounaise.

L’annonce du dialogue national par le président Biya, est intervenue trois semaines après la condamnation à la prison à vie d’un des principaux chefs séparatistes, Julius Ayuk Tabe, qui n’était pourtant pas perçu comme un fervent partisan de la lutte armée.