Burundi: La Commission électorale accusée de fraudes

Les partis d’opposition burundais sont montés au créneau pour réclamer la démission de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qu’ils accusent de fraudes massives, en prévision des élections générales de 2015.

C’est au nom du collectif de 18 partis d’opposition, que Agathon Rwasa, chef historique d’un ancien mouvement, a exigé «la démission immédiate et sans conditions, de la CENI, discréditée et incapable de conduire un processus électoral digne de ce nom». D’après lui, les irrégularités constatées, sont le résultat d’une opération de fraude massive soigneusement orchestrée par le parti au pouvoir et la CENI, notamment par la distribution de cartes d’identité irrégulières.

Depuis son lancement le 24 novembre dernier, le processus d’enregistrement des électeurs se déroule dans un climat de suspicion et de méfiance générale de la part des partis d’opposition et de la société civile.

Déjà, le mercredi 10 décembre dernier, l’opposition avait adressé à la Commission électorale une lettre dans laquelle elle demandait l’annulation de l’ensemble du processus d’inscription entaché de fraudes.

L’opposition affirme détenir des preuves sur les irrégularités qu’elle aurait même présentées à la CENI. Parmi ces preuves, elle évoque la « distribution massive » par les administrations locales, de cartes d’identité en faveur des militants du parti au pouvoir, au détriment des sympathisants de l’opposition.

Le ministre de l’Intérieur, Edouard Nduwimana ainsi que le président de la CENI, Pierre-Claver Ndayicariye ont eux-mêmes, reconnu l’existence de « pas mal d’irrégularités » et d’un certain dysfonctionnement, mais sans en préciser les détails.

A six mois de l’organisation des élections générales, l’opposition et la société civile continuent à manifester leur méfiance envers l’organe chargé de superviser les élections législatives et présidentielles prévues respectivement pour mai et juin 2015.
La communauté internationale a exprimé depuis plusieurs mois ses inquiétudes sur les tensions croissantes au Burundi à l’approche de ces élections.