Le Mali décrète un couvre-feu à Sévaré après le pillage d’entrepôts de la MINUSMA

Un groupe de manifestants a attaqué, samedi 12 octobre, le camp des Casques bleus à Sévaré dans la région de Mopti, au centre du Mali, et pillé des entrepôts de la Mission de l’ONU au Mali (MINUSMA), selon des témoignages concordants rapportés par la population et les services de sécurité maliens.

Dans la suite de cet incident, le gouverneur de Mopti, le général de Brigade Abdoulaye Cissé, a décrété un couvre-feu à Sévaré de 18h à 6h jusqu’au 20 octobre 2019.

Ce pillage était le résultat d’une manifestation qui a rassemblé un millier de personnes aux abords du camp de la MINUSMA et de l’aéroport, et qui protestaient contre la présence de forces étrangères (MINUSMA et opération française Barkhane) dans le pays, estimant qu’elles ne sont pas la solution à la crise sécuritaire qui sévit au Mali.

« Des manifestations organisées par la Plateforme Fasso Ko, censées être pacifiques, se déroulent à Sévaré depuis quelques jours, mais ont dégénéré aujourd’hui en ciblant plusieurs dizaines de conteneurs de stockage de la MINUSMA situés à l’extérieur du camp », a indiqué samedi, la Mission de l’ONU au Mali, dans un communiqué.

«Bien que la sécurité du camp n’ait pas été impactée, ces actes de vandalisme sont totalement inacceptables et indignes», a souligné la Mission, assurant, par ailleurs, qu’elle restera « résolument engagée aux côtés des forces de défense et de sécurité maliennes pour améliorer la situation sécuritaire et la protection des populations ».

Avant la manifestation, une marche de protestation était organisée à Sévaré par des femmes de militaires qui s’opposaient au départ de leur époux et proches à Boulkessi où 38 soldats ont trouvé la mort dans l’attaque de deux camps militaires, dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre.

Pour ces femmes qui ont dénoncé la mort des militaires, les conditions dans lesquelles travaillent les soldats sur le théâtre des opérations sont déplorables,. Le gouvernement malien a appelé, samedi soir, les populations « au calme et à la retenue».