Le Pam met en garde contre le risque d’«une autre Syrie» au Burkina Faso

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a une nouvelle fois mis en garde les pouvoirs publics du Burkina Faso ainsi que la communauté internationale contre les conséquences des attaques à répétition, qui pourraient créer en peu de temps, une situation semblable à celle que connaît la Syrie au plan humanitaire.

« Une crise humaine dramatique se déroule au Burkina Faso et a bouleversé la vie de millions de personnes », a déclaré le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), David Beasley.

«Près d’un demi-million de personnes ont été forcées de quitter leur domicile et un tiers du pays est maintenant une zone de conflit. Nos équipes sur le terrain constatent que les niveaux de malnutrition sont passés bien au-delà des seuils d’urgence – cela signifie que les jeunes enfants et les nouvelles mères sont au bord du gouffre. Si le monde veut vraiment sauver des vies, il est temps d’agir, maintenant », a-t-il ajouté.

Tout comme le Mali, le Burkina vie au rythme des attaques d’extrémistes qui ont pris de l’ampleur depuis le début de l’année 2019. De nombreuses écoles ont dû fermer et dans un pays où quatre personnes sur cinq dépendent de l’agriculture pour leur subsistance, les populations abandonnent leurs champs.

Le PAM indiquait déjà mercredi que plus de 2,4 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence dans le Sahel comprenant le Burkina Faso, le Mali et le Niger.

« Si nous n’agissons pas maintenant pour lutter contre la faim au Sahel, toute une génération est en danger », a déclaré à la presse, le porte-parole du PAM Hervé Verhoosel.

La force du G5 Sahel mise sur place pour contenir la menace djihadiste dans le Sahel souffre encore d’un manque de financement et de défaillances structurelles.