Le président gabonais Ali Bongo limoge le procureur de la République

Le procureur de la République du Gabon, Olivier Nzaou, a été limogé en fin de semaine dernière, à l’issue d’une réunion du Conseil supérieur de la magistrature présidée par le président Ali Bongo Ondimba.

Nzaou qui a été remplacé avec effet immédiat par André Patrick Roponat, était un grand proche de l’ancien chef de cabinet du président, Brice Laccruche Alihanga, lui-même récemment muté de la présidence pour un poste ministériel.

Les mobiles de ce limogeage sont officiellement inconnus, mais tout porte à croire qu’il s’inscrit dans le cadre de la grande opération «mains propres» qui est en cours dans le pays, et qui a conduit à la mise en garde-à-vue de plusieurs cadres de l’administration publique soupçonnés de corruption et de blanchiment d’argent.

«Le bras de la justice ne doit pas trembler face à la corruption et l’enrichissement illicite qui n’ont pas leur place au Gabon. Les responsables publics doivent être exemplaires», a écrit le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, dans un Tweet après l’annonce du limogeage du procureur.

Olivier Nzaou s’est illustré ces derniers jours par deux opérations d’envergure, dont un travail de sécurisation alimentaire au cours duquel le voile a été levé sur des pratiques malsaines dans de nombreuses cuisines et commerces huppés de la capitale (Radisson Blu, Re-Ndama, Sangel, etc.). 

Ses faits et gestes à son nouveau poste d’avocat général de la Cour d’appel de Franceville devraient être désormais surveillés de près, notamment par la Commission anticorruption.