Un avion de ligne camerounais essuie des tirs sans enregistrer de victimes

Un avion de la compagnie aérienne camerounaise, Cameroon Airlines (Camair-co), a essuyé des tirs d’armes à feu dimanche 1er décembre, alors qu’il atterrissait à l’aéroport de Bamenda, chef-lieu de la région Nord-Ouest du Cameroun, sans faire de victimes, a annoncé la compagnie dans un communiqué publié sur sa page Facebook.

L’appareil « a essuyé des tirs d’armes à feu au moment de son approche pour l’atterrissage à l’aéroport de Bamenda à Bafut. Aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée et grâce à la bravoure du commandant de bord, l’appareil a pu atterrir sans heurt en dépit de l’impact observé sur son fuselage», précise le document.

L’avion transportait près de 20 passagers. Selon un personnel de la compagnie qui s’est confié à un média local, des balles auraient transpercé des sièges, dans l’avion, sur lesquels il n’y avait pas de passagers.

Si la compagnie aérienne n’a donné aucune précision sur l’origine des tirs, d’aucuns pensent qu’il s’agit d’une action des rebelles séparatistes camerounais.

Depuis deux ans, des indépendantistes anglophones, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, s’affrontent avec l’armée. D’après des ONG, plus de 3.000 personnes ont déjà trouvé la mort dans les combats, tandis que plus de 700.000 citoyens ont dû abandonner leurs maisons et trouver refuge ailleurs.

Début octobre, les autorités camerounaises ont organisé un grand dialogue national afin d’apaiser les tensions politiques dans ces zones en proie aux troubles.

Le vendredi 29 novembre, l’Union africaine et les secrétaires générales de l’OIF et du Commonwealth ont salué, suite à une réunion avec le président camerounais Paul Biya, l’organisation de ce dialogue, ainsi que ses recommandations dont l’accélération de la décentralisation et un statut spécial pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Ces organismes ont attiré l’attention sur le fait que « le dialogue reste la voie privilégiée à favoriser dans le contexte camerounais actuel ».

Mais les principaux groupes indépendantistes avaient boycotté ce dialogue et, pour certains partis de l’opposition, ce rendez-vous n’a pas abouti à des résultats escomptés. En tout cas, sur le terrain les affrontements n’ont pas cessé depuis.