Washington nie son implication dans le putsch avorté en Gambie

Washington dément toute implication dans l’attaque armée contre le palais présidentiel à Banjul, en Gambie, survenue dans la nuit de lundi à mardi, alors que le président gambien, Yahya Jammeh était en visite privée à l’étranger.

«Le gouvernement américain n’a eu aucun rôle dans les événements qui se sont produits à Banjul», affirme un responsable du département d’Etat qui s’est exprimé jeudi suite aux insinuations du président Jammeh.

En effet, accusant un «groupe de terroristes» qui serait à l’origine de l’assaut contre le palais présidentiel, Yahya Jammeh avance que ce groupe serait soutenu par des puissances étrangères.

«C’est une attaque d’un groupe de terroristes soutenus par des puissances», a déclaré le président gambien, précisant qu’il s’agit de «dissidents basés aux Etats-Unis, en Allemagne et au Royaume-Uni».

Pour le numéro un gambien cette attaque «n’est pas un coup d’Etat militaire comme on l’a appelé dans certains médias». Pour lui, il n’y a eu «aucune participation d’éléments des Forces armées de Gambie» qui lui sont «vraiment loyales».

Comme il a promis des représailles contre les assaillants, Yahya Jammeh a ordonné des arrestations alors que des enquêtes sont en cours. «Ceux qui jouent avec Dieu le paieront cher», a-t-il déclaré dans une allocution télévisée, affirmant par ailleurs, qu’aucune force ne peut prendre sa place et personne ne peut déstabiliser son pays.

Des dizaines de militaires ainsi que des civils, seraient déjà interpellés, ce qui inquiète les observateurs. Une source diplomatique à Banjul, citée par l’AFP, craint que des innocents soient arrêtés par simple dénonciation dans la mesure où des noms de personnalités militaires et civiles circulent déjà dans les coulisses des services de renseignements, la National Intelligence Agency (NIA).

Aboubacry Mbodj, responsable d’une ONG dédiée à la défense des droits de l’homme à Dakar, redoute pour sa part que le président Jammeh ne profite de cette situation pour se livrer à une répression.