La chute des prix du pétrole fait remuer les dirigeants algériens

Face à la chute drastique du prix du baril de pétrole sur le marché international, l’Algérie cherche des voies de sortie de la crise économique qui se profile à l’horizon.

Ce mardi 10 mars, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune a présidé une réunion de travail consacrée à l’évaluation de la situation économique «sous le double effet du ralentissement de l’économie mondiale, comme conséquence de la propagation du Coronavirus et de la décision unilatérale prise par certains pays membres de l’OPEP de vendre leur production de brut avec des rabais particulièrement agressifs», indique un communiqué de la présidence algérienne.

Abdelmadjid Tebboune a donné, à cet effet, des orientations à son gouvernement pour faire face à une situation conjoncturelle qui risque de s’aggraver.

Il a appelé à des mesures urgentes pour juguler les effets de cette conjoncture tout en préservant le citoyen, insistant pour que «le citoyen ne soit en aucun cas touché ni dans son revenu, ni dans son quotidien», ajoute la même source.

Dans la recherche des solutions, une première loi de Finances complémentaire doit être présentée de toute urgence pour corriger «certaines incohérences de la loi de Finances 2020 » en y incluant des mesures à même de contrer les effets financiers générés par la crise actuelle et recouvrer les recettes fiscales et douanières non perçues. Le ministre des finances a été chargé d’accélérer le processus de création de banques privées islamiques.

Dans le secteur agricole, il a été décidé d’augmenter la production nationale afin de réduire d’au moins 50% l’importation de produits de consommation humaine et animale, notamment le maïs et les viandes rouges.

Le ministre de l’industrie et des mines a été appelé «à mettre immédiatement en place tout le dispositif qui permet une production nationale basée sur une intégration d’au moins 70% de l’industrie légère, et de relancer la construction mécanique avec un taux d’intégration, au départ, d’au moins 35%», ajoute le communiqué.

La Banque centrale algérienne (BCA), elle, est appelée à verser à la réserve légale en or toutes les saisies douanières ainsi que le Fonds de solidarité nationale qui étaient gelés depuis plusieurs décennies à des niveaux qui ne leur permettaient pas de servir de garantie.

Le gouverneur de la BCA a été donc chargé de veiller au remboursement des prêts accordés par les banques dans le cadre des investissements privés.