RDC : L’ex-chef de guerre Katanga condamné par la CPI, libéré à Kinshasa

L’ancien chef de guerre congolais Germain Katanga, condamné par la Cour pénale internationale (CPI), a été libéré ce lundi à Kinshasa.

«Le général Germain Katanga vient d’être libéré de la prison de Makala», a révélé Emmanuel Cole, responsable d’une ONG locale de défense des droits des prisonniers.

Livré en 2007 à la CPI, Germain Katanga, 42 ans, avait été condamné en 2014, à 12 ans de prison pour complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité dans l’attaque d’un village en Ituri et qui avait fait environ 200 morts en 2003.

Surnommé Simba (“Lion” en swahili) pour sa férocité, Katanga était l’un des acteurs du conflit intercommunautaire qui a fait des dizaines de milliers de morts civils en Ituri, entre 1999 et 2003. Il avait été promu général de brigade dans l’armée congolaise fin 2004 en échange de la reddition de sa milice, avant d’être arrêté un an plus tard par les autorités congolaises.

Transféré à Kinshasa par la CPI en décembre 2015, le procès congolais de  Katanga a été ouvert en février 2016. Il était poursuivi avec six autres co-accusés, pour «crime de guerre, crime contre l’humanité et participation à un mouvement insurrectionnel» dans la région aurifère de l’Ituri (nord-est).

Sa libération intervient au lendemain de celle d’un autre ex-chef de guerre congolais, Thomas Lubanga, premier condamné dans l’histoire de la CPI.   Lubanga avait purgé sa peine de 14 ans de prison qui lui avait été infligée pour enrôlement de soldats-enfants, également dans le conflit en Ituri au début des années 2000.

Le 15 décembre 2015, Thomas Lubanga avait été finalement transféré à Kinshasa pour purger le reste de sa peine à la prison centrale de Makala.

En 2017, les juges ont ordonné des réparations collectives pour les victimes, sous forme d’aides à l’emploi, à la formation, au logement.  Mais l’ex-patron de l’UPC a été jugé indigent par la Cour et ne pourra pas donc régler les dix millions de dollars décidés par les juges. C’est donc au Fonds pour les victimes de réunir ces fonds.