L’Afrique menacée par une invasion massive des criquets pèlerins

Alors que la lutte contre le coronavirus mobilise l’attention du monde entier, une nouvelle crise, qui pourrait faire encore plus de victimes, se prépare en Afrique avec l’invasion massive de criquets enregistrée à l’Est du continent, a mis en garde la Banque africaine de développement (BAD).

Dans toute l’Afrique de l’Est, des milliards de criquets pèlerins sont en train de dévaster notamment le Kenya, la Somalie, l’Éthiopie, le Soudan, le Soudan du Sud, l’Ouganda et le Djibouti.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que, si la situation n’est pas rapidement maîtrisée, cinq millions de personnes supplémentaires seront confrontées à une crise alimentaire à l’horizon de juin en Afrique de l’Est qui fait déjà face à la crise sanitaire consécutive à la pandémie du coronavirus.

Dans une tribune, le président de la BAD, Akinwumi Adesina fait savoir qu’une «course contre la montre sans précédent a commencé pour réduire de toute urgence la progression et l’impact potentiellement dévastateur d’une double menace meurtrière pour des milliers d’Africains : le Covid-19 et les criquets pèlerins».

«Ce sont deux situations difficiles à affronter», a-t-il déclaré, soulignant que «malheureusement, aujourd’hui, les choix de millions de pauvres sont étrangement similaires, rester confiné et éviter de mourir du coronavirus ou mourir de faim en restant chez soi».

Le patron de la BAD a appelé à une action urgente, en recommandant à ce titre, trois voies à suivre. Premièrement, créer un «canal vert» permettant la libre circulation des aliments et des intrants agricoles ainsi que celle des pesticides destinés au contrôle des attaques de parasites.

Le second pilier concerne la mise en place de mesures permettant d’empêcher la hausse des prix des denrées alimentaires en mettant à la disposition des populations, les produits provenant des réserves de céréales du gouvernement et en appliquant une politique destinée à empêcher la constitution de stocks à des fins de spéculation.

Enfin, Akinwumi Adesina suggère le développement rapide et à grande échelle de techniques de production de biens alimentaires dont, notamment, celles portant sur les cultures de base à rendement élevé, à maturation précoce, tolérantes à la sécheresse, et résistantes aux maladies et aux parasites.