La police bissau-guinéenne a empêché jeudi, des députés du plus grand parti du pays, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert «PAIGC», de tenir une conférence de presse au siège de l’Assemblée Nationale (Parlement), a annoncé le PAIGC.
Des policiers lourdement armés ont interdit l’accès au Parlement des députés du PAIGC qui détient le plus grand nombre de sièges, pour y tenir une conférence de presse.
«Des forces de l’ordre ont été déployées tout autour du Parlement pour empêcher la majorité de tenir un point de presse», a confié à la presse le chef du groupe parlementaire du PAIGC, Califa Seidi, déplorant que «c’est une minorité au pouvoir qui par la force, a empêché la majorité d’exercer ses activités à l’Assemblée».
La Guinée-Bissau, un pays instable dans la région ouest-africaine, se trouve dans une impasse politique depuis le second tour de l’élection présidentielle du 29 décembre.
Après quatre mois de blocage, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao, 15 Etats), médiatrice dans les crises chroniques qui secouent le pays, a annoncé le 23 avril, que les chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédéao ont «décidé de reconnaître la victoire de Monsieur Umaro Sissoco Embalo», comme président de la république de Guinée-Bissau.
Mais le chef du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), Domingos Simoes Pereira, conteste toujours sa défaite au second tour face à Embalo, donné vainqueur à plusieurs reprises par la Commission nationale électorale.
«La Cédéao qui a reconnu un président autoproclamé doit assumer ses responsabilités quand les droits d’un parti politique qui a gagné les législatives sont bafoués par une minorité», a déclaré Marciano Indi, un député du PAIGC. La Guinée-Bissau a connu depuis son indépendance en 1974 une succession de coups d’Etat.