Le président malien renoue le dialogue avec le leader du mouvement de contestation

Le président malien, Ibrahima Boubacar Keïta (IBK) a rencontré le chef de file du mouvement qui le conteste, l’imam Mahmoud Dicko, après une contestation populaire de plusieurs semaines qui réclamait la démission d’IBK à cause de l’insécurité dans le pays et des attaques djihadistes.

La présidence a indiqué dimanche que la rencontre entre Keïta et Mahmoud Dicko, principale figure du mouvement dit du 5 juin, a eu lieu samedi dernier à la «Villa des hôtes» de Bamako, la résidence officielle du chef de l’Etat.

«On a parlé de tout ce qui concerne cette crise et du pays de façon générale. Je pense qu’avec la volonté de tout un chacun et de toutes les parties concernées, nous allons inch Allah (si Dieu le veut) trouver la solution», a déclaré l’imam Dicko, cité par la présidence.

La coalition hétéroclite de responsables religieux et de personnalités de la société civile comme du monde politique qui a fait descendre dans les rues de la capitale Bamako, des dizaines de milliers de Maliens à deux reprises en juin, avait fait de la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta, une exigence, avant de renoncer à cette revendication.

«Mon rôle d’imam je l’ai dit, m’oblige à être quelqu’un qui considère toujours la paix comme, étant l’essentiel, la paix dans notre pays, la sous-région et dans le monde», a déclaré samedi l’imam Dicko.

Ces concertations qui s’inscrivent dans le cadre «de la décrispation de la situation politique», ont permis à M. Keïta de rencontrer également samedi, les représentants des partis de la majorité présidentielle, a indiqué la présidence.

Les législatives de mars-avril, et la décision de la Cour constitutionnelle de repêcher une trentaine de candidats déclarés battus, dont une dizaine de la majorité présidentielle, sont considérées comme un élément déclencheur de cette mobilisation.

A la tête des revendications du mouvement contestataire du 5 juin, figurent la dissolution du Parlement et la formation d’un gouvernement de transition dont le mouvement désignerait le Premier ministre, que le président ne pourrait pas démettre.