Afrique-Francophonie L’OIF renoue sa coopération avec le Burundi

L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a décidé de lever la suspension de sa coopération multilatérale avec le Burundi, en raison des «récentes évolutions politiques» dans ce pays d’Afrique de l’Est.

La coopération de l’OIF avec le Burundi avait été suspendue en 2016 alors que le pays traversait une crise politique profonde née de la volonté du président Pierre Nkurunziza de se maintenir au pouvoir.

Le Conseil permanent de la Francophonie qui réunit les représentants des 88 Etats membres de l’OIF a «pris acte et accueilli favorablement la demande des autorités burundaises visant à lever la mesure de suspension de la coopération multilatérale en faveur de cet Etat membre», indique l’organisation. La décision sera formellement adoptée à l’automne 2020.

Le président Évariste Ndayishimiye qui a succédé au défunt président Pierre Nkurunziza, a lancé quelques signes d’ouverture à l’intention de la communauté internationale et pourrait chercher à sortir son pays de son isolement, si préjudiciable sur le plan économique. Son gouvernement reste toutefois dominé par les tenants de la ligne dure du régime et s’inscrit dans une certaine continuité politique.

L’opposition en exil a dénoncé dans un communiqué daté du 6 juillet, la formation à Gitega, la nouvelle capitale burundaise, d’un gouvernement «mono-ethnique» et issu «du seul parti CNDD-FDD et ses alliés».

La CFOR-Arusha y voit un effet direct de l’élimination de l’Accord d’Arusha, qui avait mis fin à la guerre civile (1993-2005; 300.000 morts).

La «répression croissante» et le gouvernement militarisé sont une preuve, selon la CFOR-Arusha, que le nouveau président Evariste Ndayishimiyé «tiendra sa promesse de perpétuer la tyrannie militaire mise en place par son prédécesseur depuis 2005».

Elle demande aussi à la Cour pénale internationale (CPI) d’«accélérer l’enquête sur les crimes contre l’humanité en cours au Burundi depuis 2015», née de la crise qui avait fait 1.200 morts et poussé à l’exil quelque 400.000 Burundais, pour «éviter que ses auteurs, qui sont même à la tête du nouveau gouvernement burundais» puissent jouir «d’une immunité totale et perpétuelle».