Madagascar: une mutinerie à la prison de Farafangana se solde par 20 morts et plusieurs évadés

Une mutinerie a éclaté ce dimanche dans la prison de Farafangana, une ville de la côte sud-est de Madagascar, faisant 20 morts parmi les détenus, dont 39 ont été capturés parmi les évadés.

Selon la presse locale, les détenus s’étaient attaqués aux agents pénitentiaires après leur déjeuner, a indiqué la directrice de l’administration pénitentiaire de la région Atsimo Atsinanana, Nadège Patricia Razafindrakala, assurant que la mutinerie a été «très bien organisée».

Elle expliqué que «les détenus se sont divisés en deux groupes. Ceux du côté ouest se sont attaqués aux gardes pénitentiaires en leur jetant des pierres, tandis que ceux du côté Est ont forcé un passage via les toilettes pour s’évader».

Les forces de l’ordre sont intervenues et ont pu capturer 39 évadés dont 8 grièvement blessés ont été conduits vers un hôpital. «Nous avons riposté parce que les détenus étaient très déterminés. Certains ont réussi à prendre un pistolet mitrailleur à l’un des gardes de la prison. C’est après l’évasion, après des tirs de sommation, que les fugitifs ont été tués ». Il reste encore une vingtaine de détenus en fuite.

La maison d’arrêt de Farafangana qui se situe en plein centre-ville compte 357 prisonniers. Le secrétaire d’Etat à la Gendarmerie, le général Richard Ravalomanana, a reconnu que « les détenus étaient en surnombre ».

Les autorités ignorent pour l’heure le mobile de cette mutinerie. « Je ne sais pas pourquoi il y a eu cette révolte mais peut-être qu’il faut dire que la situation était difficile depuis quelques temps à cause des mesures sanitaires, a indiqué la directrice Razafindrakala.

«Les règles étaient plus strictes que d’habitude pour protéger les détenus des contaminations extérieures. Il y a, par exemple, l’interdiction de visite des familles. Je pense que cela a pu jouer psychologiquement sur les détenus », a-t-elle ajouté.

Le ministère de la Justice a instruit toutes les instances de l’administration pénitentiaire de renforcer les dispositifs sécuritaires dans tous les établissements pénitentiaires du pays.