Le Parlement européen inquiet de la situation en Tunisie vote une résolution appelant à un « retour à la normalité »

Le Parlement européen a exprimé jeudi ses inquiétudes relatives à la volonté du président tunisien Kaïs Saïed de concentrer tous les pouvoirs entre ses mains, et voté massivement une résolution dans laquelle il appelle, entre autres, à un Parlement légitime et à un dialogue national inclusif, selon un communiqué officiel publié par l’institution européenne.

Alors que Saïed avait gelé les travaux du Parlement depuis juillet dernier, les Eurodéputés l’appellent « à rétablir les travaux de l’Assemblée des représentants du peuple et à garantir l’état de droit ».

« La constitution et le cadre législatif doivent être préservés. Le pays a besoin d’un Parlement légitime et qui fonctionne bien. La stabilité institutionnelle doit être restaurée dès que possible et les droits fondamentaux et les libertés doivent être respectés », déclarent les députés.

Le Parlement européen souligne la nécessité d’un dialogue à l’échelle nationale, en particulier un dialogue social avec la participation des partenaires sociaux et d’autres organisations légitimes de la société civile, pour surmonter la crise politique et constitutionnelle.

Sur le plan économique, les députés européens se sont, entre autres, montrés préoccupés par les répercussions sur l’économie locale tunisienne, déjà fragilisée, du projet actuel d’accord de libre-échange négocié entre l’Union européenne (UE) et la Tunisie, estimant que celui-ci ne correspond pas aux urgences du moment.

Ils demandent à l’UE et à ses Etats membres de rester engagés à travailler avec le peuple tunisien pour promouvoir la démocratie, le développement économique durable et le progrès social ; ainsi qu’à mobiliser des ressources pour répondre aux attentes de ce peuple.

L’UE est aussi invitée à aider la Tunisie à se procurer des vaccins et du matériel médical en nombre suffisant pour surmonter la crise sanitaire qui la touche durablement.

Le Parlement rappelle par ailleurs aux autorités tunisiennes que la liberté de la presse et des médias, la liberté d’expression et de réunion sont des éléments vitaux et des piliers indispensables à la démocratie et à une société ouverte et pluraliste.