L’UE proroge d’un an ses sanctions contre le Burundi

L’Union européenne (UE) a reconduit pour un an, ses sanctions prises en 2015 contre le Burundi, touchant particulièrement quatre personnalités burundaises accusées d’être impliquées «dans des actes de violence, de répression, ou d’incitation à la violence».

Le renouvellement avait eu lieu depuis le mois passé et fait l’objet d’une publication au Journal officiel de l’Union, mais l’information n’a fuité que ce mardi 23 novembre. Les sanctions consistent en un gel des avoirs des personnes visées et en l’interdiction de circuler dans l’espace de l’UE.

Les quatre figures concernées sont l’actuel ministre burundais de l’Intérieur, Gervais Ndirakobuca, le chargé de missions de la Présidence, Godefroid Bizimana, un agent du Service National de Renseignement, Mathias Joseph Niyonzima et le général Léonard Ngendakumana, ancien chef de missions à la présidence de la République.

Certains acteurs de l’opposition se sont dits satisfaits de la décision de l’UE. L’opposant Armel Niyongere, un avocat burundais des droits de l’homme vivant en exil, estime cependant que le renouvellement des sanctions ne suffit pas, tant que les auteurs de violation ne sont pas poursuivis en justice.

 Le Burundi est sous sanctions depuis 2015 en raison des violations des droits de l’homme commises sous la règne de l’ex-président Pierre Nkurunziza. L’UE avait également suspendu son aide directe au gouvernement burundais en 2016.

Les avis sont partagés, concernant les changements enregistrés par le Burundi, avec l’arrivée au pouvoir, en juin 2020, du président Evariste Ndayishimiye. Des ONG estiment que la situation ne s’est pas améliorée selon les attentes de la communauté internationale.

Mais, la semaine passée, le président américain, Joe Biden, a annoncé la «levée de l’état d’urgence concernant la situation au Burundi», ainsi que la fin des «sanctions ciblées» contre certaines personnalités, considérant que la situation «s’est considérablement améliorée depuis l’année dernière après le transfert de pouvoir (…) et la poursuite des réformes» par Ndayishimiye. Ce dernier a pour sa part, salué la «décision américaine» en son nom et au nom du gouvernement et de tout le peuple burundais.