L’ONU dénonce à nouveau les exactions des rebelles, de l’armée et des paramilitaires russes en Centrafrique

La Haute Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, a alerté, mercredi devant le Conseil des droits de l’homme (CDH), que les opérations militaires menées en Centrafrique, contre les groupes armés rebelles par les forces de sécurité du gouvernement, et leurs soutiens étrangers, auraient donné lieu à de graves violations des droits de l’homme de la part de toutes les parties.

Elle a rappelé que la Division des droits de l’homme de la Mission de l’ONU dans le pays (MINUSCA) avait documenté, au cours des trois derniers mois de l’année passée, 363 incidents de violations des droits de l’homme, d’abus et d’infractions au droit humanitaire international, dont beaucoup sont extrêmement graves et qui ont fait 848 victimes.

Si quelque 59% de ces incidents avaient été attribués aux groupes armés signataires de l’Accord de paix de février 2019, les forces de sécurité nationales et leurs alliés (allusion faite aux éléments du groupe paramilitaire russe Wagner) étaient responsables de 40% desdits incidents, affichant une forte croissance par rapport aux 23% enregistrés en janvier 2021.

Bachelet qui évoque, entre autres, des meurtres ou encore des violences sexuelles liées au conflit, a regretté que, pour lutter contre les mouvements armés, le gouvernement s’emploie de plus aux arrestations arbitraires de membres de communautés déjà vulnérables.

Elle a estimé que la violation des droits de nombreuses personnes, la discrimination et les mauvais traitements ciblés risquent, une fois de plus, de «déclencher un nouveau cycle de violence le long des lignes communautaires, religieuses et ethniques».

Répondant à ces accusations, le ministre centrafricain de la Justice et des Droits de l’homme, Arnaud Djoubaye Abazene, a affirmé, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, que «des actions multiples sont en cours d’exécution afin de rendre la justice plus accessible et équitable pour tous les Centrafricains», et faire la lumière sur les allégations de violations des droits de l’homme révélées l’année dernière par la Division des droits de l’homme de la MINUSCA.