Bissau : Le gouvernement menace de mettre en prison les dirigeants de radios «illégales»

Le gouvernement bissau-guinéen a menacé mardi les responsables des radios privées «illégales» d’une sanction pénale pouvant aller jusqu’à trois ans de prison ferme.

«Les stations de radios privées et communautaires du pays qui n’ont pas encore régularisé leur statut et continuent à émettre clandestinement sont considérées comme illégales», selon le texte du décret rendu public par le ministère de la Communication dans un communiqué.

«Quiconque exerce, sans licence, l’activité de radiodiffusion ou réalise des émissions considérées comme clandestines, aux termes de la loi, est puni d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans ou d’une amende correspondante», ajoute le texte. Cette annonce intervient après la suspension récente de toutes les radios privées du pays, pour cause de non-paiement de cette licence.

Sur les 88 stations radio privées qui émettaient en Guinée-Bissau au début du mois, 76 étaient encore privées d’antenne mardi, 12 ayant été autorisées à reprendre leurs émissions après avoir payé la licence annuelle d’un coût de 250.000 FCFA (environ 380 euros).

En Guinée-Bissau, le syndicat national des professionnels des médias publics a annoncé récemment une grève de 6 jours à partir du 7 avril. Les grévistes reprochent au gouvernement de ne pas avoir respecté le dernier accord signé avec le syndicat, notamment en ce qui concerne l’enregistrement de ceux qui exercent le métier depuis plusieurs années en tant que stagiaires.

Le 16 décembre 2021 déjà, ils avaient annoncé un mouvement de grève avant que les autorités ne trouvent un accord avec le syndicat.

Petit pays instable d’Afrique de l’Ouest, la Guinée-Bissau occupe la 95e place (sur 180) dans l’édition 2021 du classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF).