L’Egypte envisage des privatisations pour faire face à la crise économique

Le Premier ministre égyptien, Moustafa Madbouli a annoncé dimanche, la privatisation de dix entreprises publiques, dont deux appartenant à l’armée, dans un contexte de crise économique avec une inflation de presque 15% en avril.

Il s’agit de la privatisation de dix entreprises publiques, dont deux appartenant à l’armée et la création de deux sociétés cotées en bourse absorbant «les sept principaux ports» égyptiens pour l’une, et «les meilleurs hôtels du pays» pour l’autre, a expliqué Madbouli devant un parterre de journalistes.

Ces annonces étaient attendues depuis que, le président Abdel Fattah al-Sissi avait appelé au début de mai, son gouvernement à établir une stratégie de privatisation avec pour objectif de faire rentrer «dix milliards d’euros par an sur une période de quatre ans» dans les caisses de l’Etat.

Ce dimanche, Madbouli a également indiqué que «l’autonomisation complète du secteur privé» à l’horizon 2025, faisait partie de la stratégie du Caire pour faire face à la crise économique actuelle en Egypte.

Il a appelé de ses vœux «une participation du secteur privé dans les investissements totaux portée à 65%», soit plus du double des 30% actuels.

Si aucun chiffre crédible n’existe sur le poids des militaires dans l’économie, l’armée assurait en 2019 «superviser» plus de 2.300 projets employant cinq millions de civils.

Frappée par l’impact économique de la guerre en Ukraine, une inflation galopante et d’énormes dépenses publiques dans les infrastructures, l’Egypte a récemment dévalué sa monnaie de 17%.

Par ailleurs, le Caire discute avec le Fonds monétaire international (FMI) un nouveau prêt alors que le budget du pays d’environ 160 milliards de dollars est grevé par une dette publique qui atteint 90% du PIB.