Renouvellement du mandat de la Minusma : Bamako déçue du contenu de la résolution votée

Le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé, mercredi 29 juin, le mandat de la Mission multidimensionnelle pour la stabilisation du Mali (Minusma) pour une année, laissant vraisemblablement le Mali insatisfait en raison de certaines de ses doléances qui n’auraient pas été prise en compte dans la résolution adoptée pour la prorogation du mandat.

«Le gouvernement du Mali prend acte de la résolution que vous venez juste d’adopter et qui renouvelle le mandat de la Minusma pour une année supplémentaire», mais il «est au grand regret de constater que certaines de ses réserves fortes ont tout simplement été ignorées dans la version finale de la résolution que vous venez de voter», a déclaré l’Ambassadeur Représentant permanent du Mali, Issa Konfourou.

La question des droits de l’homme a été un des sujets au centre des discussions. Un paragraphe de la résolution imposerait aux autorités maliennes de garantir à la Minusma une liberté de mouvement notamment pour enquêter sur les violations des droits de l’Homme.

Ce à quoi s’oppose farouchement le Mali. Un accord préalable des autorités compétentes maliennes doit être sollicité avant certaines initiatives de la part de la Mission de l’ONU, a rappelé Konfourou.

«En tout état de cause, le gouvernement du Mali estime que les enquêtes sur les allégations de violations des droits de l’homme relèvent de la responsabilité principale des autorités maliennes. La Minusma a vocation à leur apporter l’assistance nécessaire à cet égard. Elle n’a pas vocation à se substituer au gouvernement du Mali», a poursuivi ce responsable.

L’Ambassadeur malien a laissé entendre que le Mali, qui coopère de bonne foi avec la force onusienne depuis son déploiement en 2013 et qui évoque des impératifs de respect de sa souveraineté, ne garantit pas l’exécution de certaines dispositions, malgré leur adoption par le Conseil de sécurité.

D’après certains observateurs, Bamako a tout de même obtenu gain de cause concernant certaines de ses réclamations, comme le maintien de la force onusienne ou la non-stigmatisation directe des mercenaires Wagner dans la résolution finale.